Les allergies, ne les subissez plus !
Avec l’arrivée du printemps, les journées sont plus belles, le temps est plus doux, la nature renaît et les premiers rayons du soleil réchauffent le coeur. Malheureusement, pour certains, c’est aussi une saison qui rime avec nez qui coule, éternuements, gorge qui gratte, yeux qui piquent et qui larmoient ! Les pollens mènent la vie dure à ceux qui souffrent d’allergies saisonnières. Et si, pour être moins réactif, vous prêtiez une attention plus soutenue à votre alimentation ?
Une allergie est une réaction anormale du système immunitaire d’un individu au contact d’une substance étrangère, l’antigène, normalement inoffensive. L’antigène est alors appelé un allergène. On le qualifie ensuite de pneumallergène s’il s’agit d’un allergène respiratoire (pollens, poils d’animaux, acariens). La rhinite allergique, la conjonctivite allergique, l’asthme allergique et l’urticaire sont les principaux phénomènes liés à l’allergie immédiate. Celle-ci comporte deux temps et survient sur un terrain prédisposé génétiquement : le terrain atopique. La première phase, silencieuse, est dite de sensibilisation : c’est le premier contact avec l’allergène. L’organisme fabrique des anticorps, appelés IgE, qui identifient l’allergène et se fixent sur les mastocytes situés dans le tissu conjonctif et les muqueuses. La seconde phase survient lors d’un nouveau contact avec l’allergène et est dite effectrice : les mastocytes ayant fixé les IgE reconnaissent l’allergène et libèrent alors des médiateurs inflammatoires comme l’histamine et les leucotriènes, qui sont responsables des symptômes via une vasodilatation, une hypersécrétion muqueuse avec œdème et une contraction des muscles lisses, notamment bronchiques.
À la lecture de tout cela, l’alimentation ne semble pas le premier point à aborder pour mieux gérer ses allergies. Pourtant, elle pourrait jouer un rôle important, notamment en évitant certains aliments et en en privilégiant d’autres. Certains sont riches en nutriments qui aident notre organisme à mieux faire face à la réaction, grâce à leurs propriétés antiallergiques. C’est le cas de la vitamine C, qui contribue à la détoxification de l’histamine et en limite la libération : c’est un antihistaminique naturel. Des études ont montré qu’elle pouvait diminuer la symptomatologie liée à l’allergie, et on sait aussi qu’une carence en vitamine C expose au risque d’asthme. Elle est en effet très intéressante dans les cas d’allergies respiratoires saisonnières, car c’est un antioxydant important de la muqueuse bronchique. Vous la trouverez en bonne quantité dans le kiwi, les épinards, le cresson, la goyave, les haricots verts, l’asperge, l’artichaut, le navet, les baies d’églantier, les poivrons, le persil et la mangue. La vitamine C présente en outre l’avantage de préserver la quercétine en inhibant sa dégradation.
Vous reprendrez du magnésium ?
Autre nutriment important : le magnésium. Un déficit en magnésium expose au risque d’allergie et d’asthme, et on peut l’utiliser en cas de crise d’asthme sévère. De bonnes sources de magnésium sont les noix, les amandes, la noix du Brésil, le sarrasin, l’avoine et la banane. Les acides gras oméga 3 ont aussi un rôle à jouer pour leurs effets anti-inflammatoires : c’est donc l’occasion de découvrir l’huile de canola et de lin, pour vos salades et vinaigrettes.
Prenez aussi grand soin de votre flore intestinale, qui joue un rôle majeur dans le bon équilibre du système immunitaire. Consommez quotidiennement de bonnes sources de fibres alimentaires (légumineuses, céréales complètes, légumes, fruits) aux effets prébiotiques, indispensables à la bonne santé des bactéries amies. Réensemencez régulièrement votre flore intestinale en consommant des produits lactofermentés à l’action probiotique (légumes et jus lactofermentés, kéfir).
Aliments à éviter
Par ailleurs, en pleine période de crise, il peut être intéressant de limiter sa consommation d’aliments riches en histamine ou histaminolibérateurs. Les poissons et crustacés, le vin, les fromages à pâte dure, affinés (camembert, cheddar, parmesan, gouda), les épinards, la choucroute et la tomate sont riches en histamine. Le chocolat, la tomate, le blanc d’oeuf, l’alcool, la fraise, la noisette, les noix et les lentilles en favorisent la libération.
Il faut aussi éviter les aliments riches en sulfites, utilisés comme agents conservateurs, stabilisants, épaississants, et qui sont histamino-libérateurs. Leur présence est à déclaration obligatoire à partir de 10 mg par litre ou par kilo. Vous pouvez les reconnaître sur les étiquettes : ils sont numérotés de E220 à E228. On en retrouve dans les vins, les cornichons, la moutarde, le ketchup, les légumes en conserves par exemple. De même, attention aux aliments riches en tyramine (levure de bière, gruyère, roquefort, brie, pomme de terre, fèves, avocat, banane, épinards, raisin, chocolat), car elle joue un rôle dans la sécrétion d’histamine.
En résumé, si l’on s’y prend bien, l’alimentation peut agir comme un amortisseur pour atténuer vos réactions allergiques.
De bons antihistaminiques
La quercétine est un flavonoïde puissant aux propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires remarquables, largement étudié ces dernières années. Elle a aussi des propriétés antiallergiques reconnues, car elle agit comme un antihistaminique : elle inhibe la libération de l’histamine par les mastocytes et les polynucléaires basophiles, deux cellules jouant un rôle dans l’allergie. Vous en trouverez en grande quantité dans les câpres, la livèche, l’oignon rouge, le cassis, la myrtille, le sureau noir et le thé vert. C’est d’ailleurs sur ce principe que fonctionnent certains médicaments utilisés pour atténuer les symptômes des allergies et que l’on appelle des médicaments antihistaminiques.
Saviez-vous que, si vous êtes allergique aux pollens de bouleau, mieux vaut éviter les pommes, les carottes ou les panais ? C’est ce qu’on appelle les allergies croisées. Il s’agit en fait d’une allergie secondaire qui se produit au contact d’un autre allergène que celui à l’origine de la sensibilisation initiale, du fait de leur structure biochimique comparable. L’organisme croit alors reconnaître l’allergène originel et déclenche la symptomatologie qui siège surtout au niveau de la bouche : brûlure, picotement, démangeaison avec œdème des lèvres ou de la langue. Voici quelques allergies croisées mises en évidence par plusieurs études.
Pollens et aliments : attention aux allergies croisées !
Pollen d’aulne et noisetier : éviter noix, noisettes, amandes, abricot, pomme, poire, pêche, kiwi.
Pollen de graminées : les tomates et les cacahuètes sont déconseillées.
Pollen d’ambroisie : éviter le melon, la pastèque, la banane.
Pollen d’armoise : le céleri, la carotte, le fenouil, le cumin, le persil, la coriandre sont déconseillés.