Test 2 avec recette
© Nikolay_Donetsk
Alors qu'il est question de lui redonner une reconnaissance officielle, le métier d'herboriste semble se réinventer. Nous avons parcouru les terroirs de l'Hexagone pour appréhender toutes ses nuances. Chaque herboriste nous a dévoilé ses valeurs, les spécificités de ses pratiques et surtout, les ressorts profonds de sa vocation. Le végétal n'a jamais été aussi inspirant !
Herboriste de comptoir, herbaliste, paysan herboriste, herboriste énergéticien… Le métier d'herboriste est aujourd'hui devenu pluriel et montre un grand dynamisme un peu partout en France. Bien sûr, l'herboriste reste avant tout « celuy qui connoist les simples », et se dit aussi « de celuy qui les vend », pour reprendre la définition du dictionnaire de l'Académie française en 1694. Cette connaissance des plantes possédant des propriétés médicinales est en effet la première qualité de l'herboriste et elle peut s'exprimer d'autant mieux que plusieurs écoles (lire notre dossier du n° 204) s'emploient à développer et transmettre ce savoir protéiforme. Un défi en soi. Car ce n'est pas le moindre des paradoxes auxquels est confronté le monde de l'herboristerie : depuis la suppression du diplôme officiel en 1941, la profession, bien qu'en plein essor, connaît aussi une certaine fragilité due à sa non-reconnaissance officielle.
Mais en aucun cas, et même si tous espèrent que la réhabilitation du métier impulsée par le sénateur Joël Labbé puisse aboutir, cela n'entame l'enthousiasme de ceux que nous avons rencontrés. Preuve de cet engagement tenace, le syndicat Simples, qui rassemble près de 500 paysans spécialisés, fête cette année ses 40 ans (lire encadré). Tandis qu'une nouvelle génération relève les manches et invente une nouvelle façon de considérer le végétal comme gage de santé appréhendé dans le respect de son environnement naturel. Citons également le dynamisme de l'herboristerie de comptoir, qui tient bon en misant sur la qualité de ses plantes séchées.
Pour ces producteurs, cueilleurs, vendeurs, guides de bien-être, le développement de leur activité passe toujours par le partage de leur savoir-faire, par une envie d'échanger, de s'épancher sur les vertus des plantes, celles qu'ils côtoient au quotidien, celles qu'ils ont croisées sur leur chemin de vie, chacun avec sa sensibilité propre. Alors que l'été est là, c'est le moment de profiter de ces conseils lors d'une visite, d'une sortie nature, d'une formation en remèdes naturels ou d'une discussion de comptoir ! Et de valoriser ce métier qui, comme le souligne l'herboriste Jean Maison, est à la fois ancien et neuf, comme les fleurs qui nous parlent vrai !
Les Simples ont 40 ans
Créé en 1982, le syndicat professionnel des Simples réunit herboristes, cueilleurs et producteurs de plantes médicinales ayant à cœur aussi bien la santé des personnes que celle de l'environnement. Cette année, les Simples fêteront leurs 40 ans ! Pour l'occasion, près de 24 rassemblements seront organisés dans toute la France du 24 au 25 septembre. Vous...
pourrez ainsi aller à la rencontre des spécialistes du végétal et de la santé les plus proches de chez vous. Au programme : visite de jardins médicinaux et aromatiques, ateliers pratiques, conférences autour des plantes et de leurs potentiels, de la gestion des ressources… Pour les soutenir ou pour plus d'information, rendez-vous sur le site Syndicat-simples.org
De l'Alsace à la Bourgogne et aux Hauts-de-France
Eau d'onagre du jardin d'Hélène
Dans son jardin de l'Aisne, Hélène Vatin aime partager sa recette d'eau à la fleur d'onagre, dont « la corolle s'ouvre à la tombée du jour pour offrir son pollen aux insectes nocturnes ».
Huile de pâquerette, l'arnica des plaines
L'huile de pâquerette est souveraine en cas d'hématomes et de courbatures. Voici la recette de Catherine Castille, qui rappelle que Bellis perenis signifie « beauté éternelle ».
De la Côte d'Azur à la région Rhône-Alpes
Macérat de rose antique
Le macérat de pétales de rose sauvage (Rosa canina) tonifie et fortifie les cellules cutanées grâce à ses qualités astringentes. Clarisse Le Bas raconte que dans l'Iliade, la déesse Aphrodite en préparait pour oindre le corps d'Hector lors de la guerre de Troie.
- Pour le réaliser Mêlez 30 pétales à de l'huile végétale (250 ml). Placez-les auprès d'une source de chaleur. Tous les jours, pendant 5 jours, ajoutez 20 pétales frais. Filtrez le sixième jour.
- Une recette du Moyen Âge, relate Clarisse Le Bas, utilise ces mêmes pétales (10) humidifiés dans une eau tiède, en application directe sur les paupières (15 à 20 minutes) pour lutter contre la sécheresse oculaire. Cela marche aussi pour les cernes et les yeux congestionnés.
Les incontournables de la maternité
- Pour bébé La camomille noble ou romaine, antispasmodique, agit sur les maux de ventre, les coliques. Elle peut se prendre en tisane par la maman qui allaite, ou en eau florale à appliquer sur le sein avant la tétée.
- Pour maman et bébé L'eau florale d'orange douce va plutôt se concentrer sur l'aspect émotionnel, aussi bien pour aider la mère à se reposer en profitant de ses rares moments de sommeil, que pour calmer la nervosité de l'enfant ou réguler plus tard son hyperactivité.
De l'Occitanie à la Nouvelle-Aquitaine
Huile de millepertuis
Le Dr Sammut nous confie sa recette d'huile de millepertuis, très utile l'été en cas de blessure, brûlure ou coup de soleil.
Ingrédients : 10 g de fleurs pour 250 ml d'huile neutre (olive, macadamia, tournesol…).
Préparation :
- Mettez les fleurs dans un bocal rempli d'huile.
- Laissez macérer pendant 4 semaines en extérieur, en le protégeant avec un linge.
- Filtrez vos fleurs et obtenez un macérat huileux d'une magnifique couleur rouge !
A savoir : L'huile de millepertuis est photosensibilisante.
Tisane « Un amour de garrigue »
Tisane best-seller de Jorge Da Rocha, elle apaise globalement les troubles digestifs ou maux de tête. À boire avant le coucher.
Ingrédients :
- 40 g de feuilles de verveine odorante
- 30 g de fleurs de tilleul
- 10 g de thym
- 10 g de romarin
- 10 g de lavande.
Méthode :
- Dosez 1 c. à café par tasse, 1 c. à soupe par mug.
- Chauffez l'eau jusqu'au frémissement, coupez le feu.
- Plongez dans la casserole la quantité désirée, laissez infuser 10 minutes et dégustez.
De la Bretagne aux Pays de la Loire
Sirop estival groseille-mélisse
Ingrédients :
- 50 g de feuilles fraîches de mélisse
- 500 g de groseilles
- 1 kg de sucre.
Méthode :
- Portez à ébullition les feuilles fraîches de mélisse dans ½ litre d'eau, puis coupez le feu et laissez infuser 4 heures. Filtrez.
- Faites éclater sur le feu les groseilles avec 15 cl d'eau. Filtrez pour récupérer le jus.
- Mélangez l'infusion et le jus, ajoutez le sucre. Portez le tout à ébullition, en veillant à bien dissoudre le sucre.
- Mettez en bouteille à chaud et fermez. À conserver au frais une fois ouvert.
- Diluez avec de l'eau froide ou versez sur les yaourts et fromages blancs.
Udvartana, soin ayurvédique pour jambes légères
Ce massage drainant et stimulant améliore la circulation sanguine et lymphatique des membres inférieurs.
Ingrédients :
- 5 c. à soupe de farine de pois chiches
- 2 c. à soupe de tulsi séché
- 2 c. à soupe de sauge séchée
- 1 c. à soupe de poudre de neem
- 1 c. à soupe de poudre de rose.
Méthode :
- Mélangez le tout dans un bol.
- Frictionnez ce mélange en effectuant des rotations des pieds vers le haut des cuisses, puis rincez.
- En cas de peau sensible, appliquez au préalable de l'huile de sésame.
Précautions : Pas chez la femme enceinte, ou en cas de problèmes cutanés (irritations, boutons, brûlures).