Déjouer la mystérieuse maladie de Lyme
Transmises par les tiques, les borrélies provoquent chez l’homme l’énigmatique maladie de Lyme. Vu l’efficacité limitée de l’antibiothérapie, l’inquiétude grandit depuis quelques années chez les autorités sanitaires et au sein du corps médical. Toutefois, les huiles essentielles semblent être un bon compromis pour ralentir le phénomène involutif de cette pathologie. Explications.
La maladie de Lyme, aussi appelée borréliose, suscite une inquiétude grandissante. Et pour cause : son diagnostic est difficile à poser et les sérologies peuvent être négatives, alors que l’état clinique fait soupçonner une infection. Encore plus problématique, elle serait une porte ouverte à des symptômes atypiques : dermatologiques, cardiaques, articulaires ou neurologiques, exprimant un état pathologique involutif, c’est- à-dire que les symptômes évoluent inexorablement malgré les traitements médicamenteux expérimentés. Le mode de fonctionnement de la bactérie, dont la transmission se fait essentiellement par la piqûre de tique porteuse du microbe, est en effet très spécifique.
Bactéries mutantes
Les borrélies (Borrelia burgdorferi) sont des bactéries appartenant à la famille des spirochètes. Ces micro-organismes sont particulièrement bien armés pour déjouer l’ensemble des défenses de l’organisme. Ils se déplacent très vite et passent au travers du système immunitaire inné, à savoir les globules blancs.
Ils peuvent muter rapidement et percer les défenses du système immunitaire adaptatif. Par ailleurs, ils libèrent des toxines capables de passer la barrière hémato-encéphalique et peuvent ainsi migrer en toute facilité dans l’ensemble du cerveau, affectant certaines fonctions nerveuses. Ils ont des affinités avec à peu près tous les organes ou tissus de l’organisme et peuvent perturber le foie, le rein, le cœur, la peau ou le tissu osseux.
Il est important de discerner la phase aiguë de la phase chronique. Après une piqûre de tique, l’infection aiguë à borréliose se traduit par un érythème migrant à l’endroit de la piqûre et des symptômes grippaux. Après cette infection, la borréliose chronique ne va pas forcément se déclencher et générer des troubles. Si toutefois c’est le cas, elle se traduit de manière atypique selon la réactivité immunitaire propre à l’individu. À chaque fois, une inflammation chronique tient le siège et échauffe les différents organes envahis par les bactéries circulantes. Les phases s’alternent : alors que le sujet pense qu’il est sur la voie de la guérison et que les symptômes s’apaisent, la maladie reprend le dessus de plus belle.
Une synergie aromatique multimunition
Devant de telles capacités de dissémination et d’adaptation, et face à la gravité des conséquences sur la santé, on associera deux approches en cas de piqûre douteuse. D’une part, les recommandations en médecine conventionnelle – soit la prise d’antibiotiques le plus rapidement possible avant que les borrélies ne s’enkystent quelque part dans un tissu –, d’autre part, les traitements aromatiques. Si la phase aiguë est passée inaperçue, ces actifs antibiotiques aromatiques auront toujours un intérêt à être pris par voie interne, comme cela est préconisé dans la formule ci-contre.
Quand on aborde le domaine de l’infectiologie en aromathérapie, on se rend compte qu’associer les huiles essentielles (HE) entre elles apporte une efficacité décuplée. On conçoit généralement une synergie sur les bases de connaissances biochimiques, en veillant à décliner les molécules les plus actives sur la bactérie en question et en variant leur structure et leurs fonctionnalités biochimiques. Ainsi, la formule privilégie le carvacrol (7 % dans le thym à feuilles de sarriette et dans l’origan kaliteri), l’eugénol (plus de 80 % dans le clou de girofle) et l’aldéhyde cinnamique dans l’HE provenant de l’écorce de cannelle de Ceylan. L’HE de ravintsara apporte une touche de cinéole aux propriétés immunitaires et anti-infectieuses, relativement efficaces pour traiter les spirochètes. Quant au terpinéol de l’HE de tea tree et le menthol de l’HE de la menthe poivrée, ils complètent l’approche de gestion de l’agent infectieux. Devant cet arsenal bio-aromatique, le risque de...
relargage de toxines par la bactérie lysée (ou dissoute) est important ; il est donc intéressant de compléter le traitement par l’apport d’une HE à visée diurétique, drainante, antitoxique et dépurative hépatorénale. La présence de l’HE de livèche en est la meilleure garantie.
Un traitement sur le long terme
Dans un contexte de pathologie chronique, l’accompagnement aromatique est censé se prendre sur le long terme. Cette contrainte oriente aussi le choix des HE. Le souci d’épargner et même de soutenir l’organe foie s’impose. Les origans sont des plantes appartenant à un genre botanique aux vertus reconnues pour lutter contre les microbes. L’un d’entre eux a été récemment mis en exergue par le docteur Pénoël pour son intérêt immunitaire. Appliquée un peu chaque jour par voie interne, cette HE restaure les fonctions hépatiques tout en assurant conjointement le nettoyage bactérien, fongique et même viral. L’origan vulgaire de la variété kaliteri, originaire de Bolivie, est particulièrement adapté dans ce contexte. Sa présence dans la formule relève la portée de toutes les autres HE, comme un catalyseur de la guérison. Sur le même registre de l’infection bactérienne chronique, une autre HE s’inscrit volontiers dans la synergie : celle de thym à feuille de sarriette (Thymus satureioïdes). Celle-ci ne présente pas un intérêt majeur dans l’accompagnement des infections aiguës, mais dans ce contexte de chronicité au soubassement infectieux, sa richesse en bornéol pimentée d’une petite dose de carvacrol a pour effet de piquer au vif les micro-organismes pathogènes rencontrés.
Curatif, mais aussi préventif
Enfin, soutenir son système immunitaire est primordial. L’agent infectieux déjoue non seulement les forces de vie de l’organisme, mais sa persistance déstabilise également tous les systèmes de défense et fragilise l’organisme vis-à- vis des autres agressions potentielles. Comme si les cellules de défense s’épuisaient petit à petit, amenant un état d’asthénie chronique et parfois l’émergence d’autres pathologies lourdes. De surcroît, la confrontation à cette borrelia ne procure pas d’immunité définitive, c’est-à-dire qu’une nouvelle contamination est possible à tout moment.
La maladie de Lyme évoque en toile de fond la capacité à se défendre, à tenir à distance un parasite qui vient se coller à la peau et inoculer ses germes. C’est pourquoi la synergie proposée est un booster immunitaire. Plus exactement, elle permet une rééducation immunitaire douce et prolongée, si l’organisme en a besoin, pour relancer tous les acteurs des défenses. Celle-ci s’envisage donc non seulement à titre d’accompagnement curatif, mais surtout en prévention, sous forme de petites cures, à raison de dix à quinze jours par mois. Pour les sujets les plus exposés, les plus susceptibles de se faire piquer, mais aussi selon les périodes ou les régions les plus propices à la prolifération des tiques, cette formule constitue un barrage difficile à faire sauter.
Complémentarité
En cas de maladie de Lyme, les recommandations en médecine conventionnelle peuvent s’enrichir des traitements aromatiques. Le premier intérêt est celui de l’optimisation du spectre d’activité antibactérienne. Le deuxième est le soutien immunitaire fournit par les huiles essentielles tant pour ses bienfaits sur la flore intestinale que pour l’effet tonique et revitalisant global. Et le troisième est celui de la prévention des effets secondaires liés à la prise de médicaments antibiotiques. En anéantissant la flore intestinale, ces derniers renforcent le champignon très souvent présent, à savoir le candida albicans.
Ma formule
Prévenir l’attaque parasitaire
Propriétés
Drainante et détoxifiante, hépatorénale, rééquilibrante, neurovégétative et hormonale, stimulante psychique et physique.
Indications
Baisse immunitaire, prévention ou accompagnement d’infection aiguë ou chronique, bactérienne et/ou parasitaire.
Voie orale
HECT cannelle de Ceylan écorce (60 gouttes)
Cinnamomum zeylanicum
HECT clou de girofle (60 gouttes)
Eugenia caryophyllus
HECT thym à feuilles de sarriette (30 gouttes)
Thymus satureioïdes
HECT livèche racine (30 gouttes)
Levisticum of cinale
HECT ravintsara (30 gouttes)
Cinnamomum camphora ct cinéole
HECT menthe poivrée (30 gouttes)
Mentha x piperita
HECT origan kaliteri (30 gouttes)
Origanum vulgare kaliteri
HECT tea tree (30 gouttes)
Melaleuca alternifolia
HECT : huile essentielle chémotypée.
Compter 30 gouttes pour 1 ml.
Préparation Prendre un flacon en verre teinté de 10 ml muni d’un compte-gouttes, y verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées, refermer soigneusement et agiter.
Mode d’utilisation
Prévention (soutien immunitaire) 4 gouttes pour les adultes, 2 gouttes pour les enfants (plus de 6 ans) dans une huile végétale alimentaire 2 fois par jour à la fin des repas, en cure de 10 jours par mois.
Curatif (en cas de piqûre et/ou de symptômes avérés) 6 gouttes pour les adultes, 3 gouttes pour les enfants (plus de 6 ans) dans une huile végétale alimentaire 4 fois par jour, à la fin des repas, pendant les 10 jours suivant la piqûre. À poursuivre selon les conseils d’un médecin et/ou d’un aromathérapeute confirmé.
Contre-indications Femme enceinte ou allaitante et enfant de moins de 6 ans.
Piqûre : stopper rapidement la dissémination
Il existe un maître mot en cas d’infection : la précocité d’intervention. En cas de piqûre de tique, le premier geste salvateur est le retrait de la tique sans aucun produit anesthésiant ni aromatique, pour éviter tout relargage de la salive du parasite vers le réseau vasculaire. L’utilisation d’un crochet spécialement conçu pour cet usage, vendu en pharmacie, est absolument nécessaire pour espérer retirer la tique dans son intégralité et ne pas laisser ses rostres. Ce geste doit être suivi d’une application d’HE antibiotique pour prévenir la dissémination d’éventuelles bactéries qui auraient été inoculées, et étouffer dans l’œuf l’infection latente avant sa propagation dans tout l’organisme.
À faire
Mélanger à parts égales les HE de sarriette des montagnes, de romarin camphre, de tea tree, de cannelle de Ceylan écorce et de niaouli. Par exemple, 30 gouttes de chaque dans un flacon de 10 ml en verre teinté muni d’un compte-gouttes. Déposer une goutte le plus précocement possible après la piqûre, 4 fois par jour, pendant 24 à 48 heures, le temps que les marques de la piqûre aient complètement disparu.
Tic-Tox, info ou intox ?
L’aromathérapie a déjà fait ses preuves sur la maladie de Lyme. Elle a notamment fait parler d’elle début 2012, avec l’affaire du Tic-Tox, une synergie d’HE spécifique commercialisée par les laboratoires Nutrivital et mis au point par le pharmacien Bernard Christophe. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en interdit alors sa fabrication, sa prescription et son utilisation sur le territoire français. Pourtant, aucun incident n’est à déplorer en quinze années d’utilisation. Au contraire, son efficacité est même exceptionnelle comparée à l’allopathie, avec une amélioration notable de l’état de santé des malades. Mais pour l’ANSM, la présence d’HE de sauge of cinale (autorisée à la vente uniquement en pharmacie) et ses risques de neurotoxicité ont été suffisantes pour l’interdire, alors que les spécialistes des huiles essentielles s’accordent pour dire que sa concentration ne justifie en rien cette décision. Depuis, le Tic-Tox n’est plus disponible en France, tandis que Bernard Christophe attend toujours son jugement. Pendant ce temps, des laboratoires mettent au point d’autres produits.