Calculs, quand le corps sème des cailloux
Nous avons tous des calculs, mais nous n'en prenons vraiment conscience que lorsqu'ils viennent à bloquer un organe ou une fonction, provoquant des douleurs intenses. Très souvent, la solution du problème relève de l'urgence médicale. Toutefois, il est possible de prévenir leur apparition, et surtout leur récidive, avec quelques remèdes simples.
Le calcul est une maladie grave qui peut entraîner des lésions, et très souvent une douleur violente. Une crise de calculs relève donc du médecin et nécessite une intervention d’urgence. Lorsqu’on en est là, la démarche naturopathique ne peut pas faire grand-chose. En revanche, elle est essentielle lorsqu’il s’agit de prévenir la formation de ces concrétions pierreuses qui peuvent soudain bloquer un organe ou une fonction. À moins d’avoir déjà souffert de calculs, il est difficile de prévoir qu’un de ces cailloux va se former et il est presque impossible de savoir où il va s’installer. La démarche préventive sera donc une démarche globale privilégiant une alimentation légèrement modifiée. En revanche, ceux qui savent qu’ils sont sujets aux calculs ont à leur disposition plusieurs solutions naturelles pour éviter qu’ils ne se forment à nouveau.
L'alimentation : le remède contre tous les types de calculs
Les calculs sont de différentes natures selon qu'ils se forment dans tel ou tel organe. Il semble pourtant que leur apparition soit accélérée par le même type d'habitudes alimentaires.
- Une consommation insuffisante d’eau est un facteur commun à tous les calculs. Cette cause paraît évidente dans le cas des calculs urinaires puisque la quantité d’eau ingérée détermine la concentration de sels dans l’urine. Cette recommandation s’applique également aux calculs biliaires (la bile se compose principalement d’eau et de sels biliaires) et aux calculs salivaires (la formation de calculs dépend du flux salivaire).
- Consommer trop peu de fruits et de légumes est également un facteur aggravant. La consommation de fruits et de végétaux augmente en effet la quantité de citrate qui empêche la cristallisation des sels dans les voies urinaires. Dans le cas de la lithiase biliaire, cette consommation de végétaux, en venant se substituer aux aliments riches en gras, empêchera la formation de cholestérol et, par conséquent, des calculs qui en sont composés.
- L’abondance d’aliments d’origine animale (viande, volaille, poisson…) a pour effet d’augmenter les taux de calcium, d’oxalate et d’acide urique dans l’urine. Il s’agit donc d’un facteur aggravant. Pour les calculs urinaires, mais aussi pour les calculs biliaires, puisqu’il a été prouvé que les personnes qui consomment surtout des graisses polyinsaturées et mono-insaturées (rares dans les végétaux). Enfin, une grande partie du calcium salivaire est lié à des protéines et la précipitation du complexe protéine-calcium montre que ce sont tout autant les protéines que les minéraux qui prennent part à la formation des calculs.
En matière d’alimentation, deux réflexes préventifs classiques méritent qu’on s’y attarde. Certaines personnes atteintes de calculs diminuent fortement leur apport en calcium. Il apparaît clairement aujourd’hui que ce n’est pas la bonne méthode car cette carence provoquée menace d’autres fonctions. Rappelons simplement qu’il y a d’autres sources de calcium que les produits laitiers. De même, on conseille souvent de ne pas consommer de rhubarbe, de haricots, d’oseille et d’épinards en forte quantité, car ils contiennent une grande quantité d’oxalates. Mais, dans la très grande majorité des cas, les personnes qui sont sujettes à ces crises ne trouvent pas de lien avec une alimentation particulièrement axée sur cette molécule toxique. Il faut donc chercher ailleurs… et trouver !
Que faire en cas de crise ?
Lorsque les calculs rénaux ont trop grossi, ou ont une forme hérissée, ils peuvent se bloquer dans les conduits allant des reins à la vessie : c’est alors la fameuse crise de colique néphrétique…
- Foncez vers la baignoire et trempez-vous jusqu’à la taille dans de l’eau très chaude. Le soulagement est immédiat et permettra d’attendre le médecin.
- Ne buvez surtout pas avant que la douleur ne disparaisse. L’ingestion abondante d’eau, que certains conseillent aveuglément, provoque une exacerbation de la douleur en augmentant la pression urinaire en amont de l’obstacle.
- Tentez l’homéopathie : dans un verre d’eau mettez cinq granules d’Arnica 5 CH, Belladona 7 CH, Berberis vulgaris 5 CH, Calcarea carbonica 7 CH, Lycopodium 7 CH, Ocimum canum 5 CH, Pareira brava 5 CH. Agitez et buvez une cuillerée à café de quart d’heure en quart d’heure.
- Prenez votre température : une fièvre supérieure à 38 °C associée à la crise doit amener à consulter en urgence.
Faites-le vous-même : l’élixir de radis noir
Si vous êtes sujets aux lithiases, voici une recette que vous pourrez réaliser facilement pour dissoudre les calculs biliaires…
- Lavez, puis coupez sans le peler un radis noir de la grosseur d’une balle de tennis.
- Ajoutez une cuillère à soupe de graines de lin et une pincée de feuille de cassis (Ribes nigrum).
- Faites bouillir le tout dans un litre d’eau jusqu’à réduction de moitié, puis filtrez.
- Versez dans une bouteille et ajoutez un demi-litre d’eau-de-vie (40 à 45°) puis laissez reposer pendant trois jours.
- Prendre chaque jour un verre à liqueur de cet élixir, au lever et au coucher, pendant vingt jours. Puis interrompez le traitement pendant vingt jours avant de le reprendre éventuellement.
Autodiagnostic
Mal au ventre : est-ce un calcul biliaire ?
Lorsqu’un calcul se coince dans la vésicule biliaire, une douleur importante est ressentie dans le ventre. Il faut alors agir rapidement car l’inflammation douloureuse (cholécystite) est vite suivie d’une infection (angiocholite) qu’il faut stopper immédiatement par une opération « à chaud ». Plus on tarde, et plus c’est grave.
Pour savoir si votre mal de ventre résulte d’un calcul biliaire, placez votre pouce sous les côtes à droite et votre majeur dans votre nombril. Appuyez avec l’index entre ces deux points : vous touchez le « point de Murphy » et s’il est « délicieusement douloureux » (c’est le terme des médecins), il faut immédiatement contacter votre médecin. Dans la plupart des cas, il faudra procéder à l’ablation de la vésicule biliaire. Il s’agit aujourd’hui un acte chirurgical presque banal (par endoscopie).
On peut facilement vivre sans vésicule biliaire car le foie prend le relais de cet organe lorsqu’il n’est plus là. La paresse hépatique qui est à l’origine des calculs, elle, subsistera. Mais elle se traite très bien avec des remèdes naturels.