Prévenir ou guérir, faut-il choisir?
Il vaut mieux prévenir que guérir »...On connaît tous ce proverbe, même si on l’attribue à tort à Hippocrate, alors qu’il est de l’écrivain français Charles-Joseph Panckoucke (1749).
Il décrit bien la maladie chronique de notre système de santé, ce que nous avons pu une fois de plus constater lors de l’examen de la dernière loi de santé. Qu’est-ce que la prévention? Il s’agit de l’attitude consistant à prendre les mesures pour éviter qu’une situation (sanitaire, sociale, environnementale, économique...) ne se dégrade, qu’une épidémie ne survienne, ou qu’une maladie ne se développe. Aujourd’hui, le mode de prévention semble tenir en un mot : vaccination, tandis que l’on ne parle plus de l’hygiène de vie, pourtant l’une des meilleures explications de notre longévité. Dommage, car c’est par la prévention que notre santé sera conservée ou restaurée. Celle-ci recouvre trois grands axes. Le premier est l’alimentation, en privilégiant une nourriture équilibrée à tendance végétarienne...
ou au moins enrichie en fruits et légumes. Le second est le mouvement, en alternant marche rapide, yoga, respiration active et bien d’autres disciplines comme les exercices de yoga des « cinq tibétains ». Le troisième est le travail sur nos émotions et la gestion du stress, grâce en particulier aux fleurs de Bach. Nous en sommes convaincus, l’homme est fait pour être en bonne santé !
Mais que deviennent les plantes, dans tout cela ? Ce que l’on ne dit pas assez, c’est que l’action thérapeutique des plantes médicinales est tout simplement démultipliée quand on améliore son hygiène de vie. Ainsi, les endocrinologues ont constaté qu’un diabétique qui fait du sport trente minutes trois fois par semaine peut voir ses besoins en anti-diabétiques diminuer de 30 à 50 %. De même, les naturopathes ont constaté que l’efficacité des plantes augmente dans les mêmes proportions lorsque le patient se prend en charge, bouge, mange mieux et gère ses émotions. Nous avons souvent rencontré des insomniaques qui prenaient de la valériane, de la passiflore ou de l’eschscholtzia avant le coucher, sans grand résultat. Jusqu’à ce que ces mêmes patients adaptent leur alimentation ou accompagnent ces plantes somnifères d’une technique de relaxation avant de s’endormir. Car nous sommes aussi convaincus de cela: il y a une merveilleuse complémentarité entre prévenir et soigner, tout simplement parce que la distance est souvent faible entre les deux notions.
Un ouvrage célèbre de l’École de médecine de l’abbaye bénédictine de Salerne, qui forma tous les grands médecins de l’espace européen pendant les 1000 ans qu’a duré le Moyen Âge, résume bien ce propos. Dabord intitulé au XIe siècle « La fleur de la médecine » (Flos medicinae), il devint «L’art de conserver sa santé» (De conservanda bona valetudine). Il serait bon qu’au XXIe siècle, cette expression pleine de bon sens retrouve sa place dans notre quotidien.