L'art de s'affirmer et d'exprimer ses opinions
Sur les réseaux sociaux ou au cours d’un déjeuner en famille, les débats d’idées sont légion. Et que dire en période de campagne présidentielle ! Comment faire part de ses engagements ou de son éthique librement, sans craindre d’être jugé, de voir ses propos dénaturés ou de s’enliser dans l’agressivité ? En développant ce qu’on appelle l’assertivité : l’art de s’affirmer en respectant les autres.
En juin 2014, les chercheurs du think tank américain Pew Research Center mettaient en évidence la « spirale du silence » dans laquelle s’enfoncent nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux. Inquiets à l’idée de formuler un point de vue différent de ceux de leurs relations, ces internautes qui ont recueilli des indices sur les positions éthiques et politiques de leurs amis à force de les « suivre » sur Twitter ou Facebook préfèrent se taire. Cette attitude montre à quel point nous pouvons être sensibles à l’approbation des autres, et pas seulement dans nos discussions en ligne. Dans ce jeu de séduction à coups d’idées à défendre, chacun tente de garder la face afin de ne pas se sentir exclu. La prudence recommande à certains de se ranger à l’opinion générale quand d’autres surréagissent pour se faire entendre. Deux écueils que le concept d’assertivité, attribué au psychologue new-yorkais Andrew Salter, incite à éviter. En effet, donner son avis sans offusquer l’autre est une question de respect envers lui, mais aussi envers soi-même.
Cependant, prendre la parole ne va pas de soi quand on ne nourrit pas la conviction intime d’avoir de la valeur. La florithérapie peut alors accompagner un coaching développant l’assertivité. Si toutes les fleurs de Bach se rattachent à leur façon au manque d’amour de soi, celle de pommier sauvage donne une meilleure image d’elles-mêmes aux personnes qui se sentent fragilisées par les regards extérieurs. Par son énergie vibratoire, la blancheur de la fleur épure leur esprit de ce qui les gêne chez eux. Et quand on parvient à s’accorder davantage d’estime, on peut aussi en accorder à ses opinions et s’enhardir à les divulguer !
Force tranquille
Encore faut-il se garder d’attribuer à ses interlocuteurs des pensées qu’ils n’ont pas forcément. Projeter sur autrui une réaction hostile dénote une peur de déplaire ou d’être méprisé. Quand cette crainte conduit à fuir la conversation, l’élixir de mimulus aide à passer outre. Elle procure une force tranquille avec laquelle il devient possible d’affronter les autres, voire de s’exprimer avec une pointe d’humour. Les personnes effacées se sentent souvent désarmées pour rétorquer aux propos de leur interlocuteur. Telle la minuscule centaurée qui pousse très près du sol, elles sont si discrètes qu’on peut leur « marcher dessus »… et croire qu’elles partagent notre point de vue. Afin de ne...
pas s’enfermer dans un quiproquo ou un abus de position dominante, ces timides peuvent arriver à s’affirmer grâce à cet élixir.
Briser ses obsessions
Parfois, ce sont les règles morales qui empêchent de participer à la discussion. « On ne contredit pas son père » (qui peut être symbolisé par un chef, un conjoint, un expert…) ou « on ne parle pas de ce qui fâche » (politique, argent…). Enfreindre ces diktats génère une culpabilité que l’élixir de pin contribue à surmonter. Il libère de l’auto-reproche alimenté par les modèles éducatifs, invitant alors à ne plus ravaler ses commentaires. Car les scrupules nourrissent les regrets. Pour les personnes qui tendent à écouter les échanges en ruminant intérieurement, le marronnier blanc est tout indiqué. Très peu de ses fleurs fournissent des graines. Mais, quand des fruits parviennent à maturité, leur enveloppe éclate au sol. Briser ses obsessions permet d’assumer ses engagements et de ne pas regretter de s’être tu.
Ceux qui fuient les débats d’idées ne sont pourtant pas tous des « taiseux ». À l’image de l’aigremoine, qui porte de petits crochets happant les passants et que les Anglais surnomment church steeples (« clochers d’église »), certains sont des « flèches » ! Masquant leur hypersensibilité, ces boute-en-train changent vite de conversation pour ne pas se dévoiler. En apaisant leur anxiété, cet élixir les autorise à s’exprimer avec plus d’authenticité, sans redouter les remous.
Être assertif ne signifie pas pour autant se faire mousser ni s’enflammer exagérément pour imposer ses convictions ! La posture du leader engagé et entêté correspond au tempérament « verveine ». Enthousiaste et même exalté, il croit en ses idées et veut à tout prix convaincre son entourage. Cet élixir apporte plus de modération et de patience pour laisser les autres exprimer leur opinion et poursuivre la discussion calmement. Les personnes impliquées dans les manifestations contre une ligne de pensée ou un gouvernement ont habituellement besoin de ces fleurs.
Plus de compréhension
Quand cette posture s’accompagne d’une certaine intolérance pour l’autre, on peut ajouter quelques gouttes d’élixir de hêtre. Cet arbre très droit dont l’écorce mince et lisse devient rugueuse au fil des années fournit des fleurs et des brindilles utilisées en florithérapie pour apporter plus de compréhension. Au lieu de se réfugier dans la critique (« je ne supporte pas ce genre de propos ni les imbéciles qui… »), ces experts de la controverse haussant facilement le ton sans ménagement apprennent à écouter les arguments qui leur sont opposés.
Quand elles ne servent pas de défouloir, les discussions animées développent un mode de pensée plus tolérant et permettent de s’enrichir des connaissances des autres. De quoi stimuler la vitalité d’esprit !
Quand la centaurée s’affirme
Le docteur Bach a classé la petite centaurée (Centaurium erythraea), de la famille des gentianes, parmi les « 12 guérisseurs » ou « fleurs de type » renvoyant non seulement à notre humeur, mais aussi à notre caractère. Cette plante à ras de terre passe inaperçue. Modeste, elle pousse lentement sur des sols pauvres et secs (friches, landes…), ce qui l’expose au risque d’être piétinée. Son élixir est d’ailleurs indiqué pour les victimes d’abus (violence, harcèlement, intimidations…). Ses fleurs en forme de bouquet témoignent d’un tempérament aimant faire plaisir aux autres. Elles ont tendance à se replier sur elles-mêmes, mais quand elles s’ouvrent aux rayons du soleil, leur rose éclatant se révèle. Celle qui craignait de déplaire, préférant arrondir les coins en se faisant toute petite, s’exprime enfin, se fait respecter, gagne de l’énergie et trouve toute sa place parmi les autres. Une place bien légitime !
Les clés de l’assertivité
De nombreux ateliers et ouvrages ambitionnent d’aider le lecteur à s’affirmer, qu’il s’agisse de prendre la parole en public, de savoir dire non ou de tisser des liens plus harmonieux. Les méthodes classiques telles que la PNL (programmation neurolinguistique), l’analyse transactionnelle et le coaching relationnel enseignent également l’art de communiquer avec assertivité. Retenons quelques attitudes positives :
• Éviter de mobiliser à tout prix la parole par de longues tirades, des enchaînements de parenthèses, des anecdotes interminables et autres digressions. Une idée énoncée clairement et avec concision est bien plus percutante !
• Avant de donner ses arguments dans une discussion houleuse, utiliser des formules respectueuses : « Ne le prenez pas mal, mais… », « je ne veux pas paraître contrariant, pourtant il me semble que… », « je comprends votre point de vue, pour ma part… », « je suis gêné d’intervenir, mais j’aimerais dire », « ce que tu dis est vrai, malgré tout… »
• Écouter son ressenti avant d’énoncer une critique : quelles sont les conséquences si je dis ça… et si je me tais ?
• Adopter physiquement une posture bien ancrée au sol, jambes décroisées, épaules relâchées, poitrine ouverte et respiration calme et profonde.
• Si besoin, modifier sa position naturellement pour prendre celle de son interlocuteur. Ce subtil jeu de miroir apaise et met en confiance.