Extraversion Protéger son intimité
Où se situe la frontière entre vie privée et vie publique ? Photos, opinions, récit du quotidien ou confidences personnelles : aujourd’hui, beaucoup se livrent facilement à autrui, notamment sur les réseaux sociaux. Mais pour accroître sa sociabilité tout en préservant son intégrité, mieux vaut doser avec justesse son propre bavardage émotionnel.
Il faut savoir tenir sa langue ! », apprend-on aux enfants... tout en les encourageant à dire « ce qui ne va pas » quand ils pleurent ! Petits et grands, nous sommes toujours «tiraillés entre ces mouvements opposés. S’exprimer pour aller vers l’autre, mais ne pas tout confier et pas à n’importe qui... Du latin intimus, l’intimité signifie « intérieur ». Laisser quelques personnes bien choisies franchir le seuil de notre « intérieur » est constructif. En leur révélant qui nous sommes vraiment, nous pouvons nous lâcher en toute confiance, être nous-mêmes et valoriser la relation. Mais lorsque les émotions négatives nous gouvernent, ce seuil est susceptible de s’effondrer. C’est là, que des remèdes rééquilibrant comme les élixirs floraux ont un rôle à jouer.
Trouver sa place
Que l’on soit un irrépressible bavard en société ou un usager frénétique des réseaux sociaux, avoir tendance à se raconter en détail ou à dévoiler des photos personnelles trahit une soif de reconnaissance. Cela provient souvent d’un manque d’amour ressenti durant la prime enfance ou plus tard, au gré de déceptions altérant l’estime de soi. En libérant des conditionnements extérieurs, l’élixir de muguet peut donner plus de discernement. Il s’adresse notamment aux jeunes qui se veulent non conformistes tout en cédant aux conventions sociales afin de recueillir l’approbation des autres. Ces « stars anonymes » fonctionnent sur un mode de séduction sans réaliser qu’ils livrent des anecdotes impudiques susceptibles de leur nuire.
D’autres s’exhibent facilement par peur des autres. Cela semble paradoxal et pourtant, aller trop loin dans les confidences est une façon de supplier : « Ne me fais pas de mal ». Avec l’élixir de mauve, ces timides qui en font trop reprennent confiance en eux, car cette fleur de l‘ouverture aux autres dissipe leur sentiment d’insécurité. Mais certains méfiants, à l’inverse, sacralisent tant leur vie privée qu’ils refusent de raconter leurs vacances à des collègues. Quelques gouttes de bistorte peuvent les décrisper. Cet élixir assouplit leur droiture extrême et ce besoin de tout contrôler au profit d’une plus grande sociabilité, sans pour autant entamer leurs valeurs. Accepter de livrer un peu de soi avec sincérité et modération permet de se sentir valorisé et intégré !
Gérer la peur du...
vide
Inconsciemment, les grands bavards craignent d’être abandonnés. La solitude est insupportable à ces tempéraments «bruyère» qui déversent leur agitation intérieure sur les autres, au point de ne plus marquer de frontière entre vie privée et vie publique. Grâce à cette fleur qui développe l’indépendance et l’écoute d’autrui, ils communiquent de façon plus neutre. On a tous un jardin secret. Les adeptes de la transparence totale sont d’ailleurs parfois tentés de se taire ! Car lorsqu’on « dit tout », on s’enferme dans la souffrance : le fardeau est trop lourd à porter, il faut parler, quitte à faire mal. Avec un élixir comme la passiflore, on parvient à se dégager de cette culpabilité judéo-chrétienne qui conduit parfois à fragiliser sa sphère intime. Cette fleur enseigne que rien ni personne n’oblige à se sacrifier ou à souffrir en se racontant plus que nécessaire.
Au fond, la plupart de ceux qui déballent leur vie privée sans précaution trouvent ainsi le moyen de calmer leur peur du vide. L’élixir de chicorée est également un bon remède pour apaiser ces tourments. Il incite à se remplir soi même sans attendre des autres. Il développe l’amour inconditionnel d’autrui mais aussi de soi même, comblant ainsi l’angoisse du vide affectif qui les anime. Car ce verbiage finit par piéger : plus on parle de soi, plus on a le sentiment de devoir se raconter encore et encore pour mettre à jour les informations délivrées.
Renouer avec soi
Beaucoup d’extravertis ont donc des difficultés à rester seuls avec eux-mêmes. Un élixir est tout indiqué pour y parvenir : le rudbeckia. Il permet de comprendre les émotions qui conduisent à se comporter inconsciemment en décalage avec soi-même. Il incite à se tourner sereinement vers son monde intérieur, fût-il un peu noir. Entendre ce que l’on a au fond de soi, le « digérer », permet de ne pas le déverser sur autrui. Ce repli sur soi permet de se construire autant que la sociabilité, les deux attitudes se nourrissant l’une l’autre.
L’élixir de buis est également un bon allié pour conserver son intégrité. Il permet d’exprimer son individualité sans se laisser dévorer, qu’on se confie trop facilement par timidité ou par soumission à une société qui prône l’hyper-visibilité. Au fond, ceux qui racontent leur vie sans filtre ont généralement peur de perdre le contrôle d’une situation... ou d’eux-mêmes ! Comme s’il fallait qu’ils se montrent avant que les autres ne les démasquent. La crainte de ne pas maîtriser leur environnement ou leurs pulsions anime aussi ceux qui, à l’inverse, se rigidifient dès qu’on aborde leur vie privée. Tous peuvent recourir à l’élixir de figuier. Ce dernier redonne confiance en soi, ouvre aux autres et aide à assumer la complexité de la vie moderne. N’est-ce pas là de précieux atouts pour agir de façon équilibrée, en sachant avec qui et dans quelles circonstances il est bon de se dévoiler... ou pas ?
La bruyère, faire silence
Cette plante des landes et des montagnes apprécie les espaces sauvages où règnent le silence et la solitude. Une qualité qu’elle transmet. Pourtant, elle ressemble à ces inlassables causeurs qui accaparent leur auditoire ! Elle pousse en couvrant le sol d’un tapis rose particulièrement remarquable. Le bouquet de bruyère n’a pas de structure bien définie, laissant son identité personnelle se noyer dans la masse compacte à laquelle il appartient. Car chacun d’eux abrite son voisin en excluant les autres espèces. Certes, leurs fleurs se montrent longtemps, mais elles finissent par se dessécher...
Public ou privé
Défini par le psychiatre Serge Tisseron, le terme « extimité » décrit « le mouvement qui pousse chacun à mettre en avant une partie de sa vie intime, autant physique que psychique ». Extérioriser des indices de sa vie privée permet de les réintégrer psychologiquement sur un autre mode après que les autres y ont réagi. En cela, l’extimité enrichit l’intimité. Mais dit-il, ne confondons pas l’intime et l’intimité. Le premier renvoie à l’intériorité, parfois opaque pour soi-même. La seconde, mieux identifiée, peut se partager dans la sphère privée (les proches) et publique (internet). Revendiquée sur les réseaux sociaux, cette façon de se raconter trouve aujourd’hui ses limites. L’exemple des recruteurs tombant sur des photos compromettantes a fait école... Et voilà qu’apparaît la e-réputation, qui devient un atout pour les plus habiles.
Plus responsable
Black star D’un vert sombre tirant sur le noir, cette diopside étoilée fournit un élixir qui permet de travailler en profondeur sur soi. Il favorise l’ancrage dans l’instant présent, mais aussi dans ses propres ressources intérieures. Cette capacité d’introspection qui invite à affronter ses ombres ou simplement, les fluctuations de son ego, favorise le discernement. En apportant un peu de sérieux aux âmes superficielles, le sens de la logique aux doux rêveurs et celui des responsabilités envers soi et envers les autres, la black star peut aider les volubiles et les impudiques à agir avec plus de recul et d’objectivité. Pour se confier, avec sagesse.