Le mensonge, un mal nécessaire ?
Passons aux aveux : nous mentons tous ! Nous falsifions la réalité souvent ou épisodiquement, avec plus ou moins de « talent » et de culpabilité. Parmi nous, il y a ceux qui l’assument en estimant que toute vérité n’est pas bonne à dire. Et ceux qui ne s’en rendent plus compte tant ils se mentent aussi à eux-mêmes. Si nous essayions d’abord d’examiner franchement nos inquiétudes ?
Dire ou ne pas dire... la question est shakespearienne ! Faire éclater la vérité risque parfois de blesser ou d’envenimer une situation. On peut alors regretter ses aveux. La dissimuler nous fait passer pour un hypocrite ou un lâche et fait naître un sentiment de culpabilité. Ce dilemme émotionnel nous accompagne dès l’enfance. Mentir comme Pinocchio, «ça n’est pas beau » nous apprennent les adultes qui par ailleurs, nous intiment l’ordre de remercier la dame pour un joli cadeau qui nous a déçus! Oui aux cachotteries... mais tout dépend des circonstances. En invitant à écouter son ressenti, les élixirs floraux aident à sortir de cet imbroglio. Explorer ses émotions sans tabou encourage en effet à discerner à qui profite le mensonge : à autrui ou à soi-même. Et cela permet au moins de peser ses mots.
Préserver son intégrité
Cet exercice d’autofranchise est mal aisé, car mentir renvoie à l’estime de soi. Enjoliver ou dramatiser une histoire est tentant pour montrer un visage sérieux, malchanceux, sensible... Cela rappelle le buis qui s’adapte à la coupe que les hommes désirent lui donner. Cet arbuste garde pourtant sa spécificité, ce qui en fait un élixir de choix pour préserver son intégrité. Sa fleur ressemble à un poing dressé, signe de courage qui incite à affirmer la vérité !
On peut ressentir un secret plaisir à embobiner son entourage. Bluffer, c’est jouer avec le risque d’être démasqué tout en détenant un certain pouvoir sur la personne dupée. Le sureau aide ces mystificateurs, qui cachent une grande fébrilité. Il leur permet d’intégrer les côtés obscurs de leur personnalité. Ainsi, pourquoi les adeptes du « pour vivre heureux, vivons cachés» se réfugient-ils dans le mystère? Peut-être pour ne pas voir en face une partie d’eux qu’autrui leur renvoie en miroir. Telle la violette des bois, ils préfèrent se tenir à distance. Or, quand elle offre son parfum et sa couleur, cette fleur transmet une sensibilité touchante. Comme son élixir qui invite les cachottiers à s’ouvrir aux autres.
Gérer la transparence
Le mensonge peut être positif s’il donne le temps de la réflexion avant de prononcer des mots difficiles. Toute la difficulté...
; est de savoir gérer ce temps de flottement. La signature du scléranthe, herbacée rampante qui part dans deux directions, traduit bien cette sensation de tiraillement. Cet élixir de décision permet de trancher, de mentir ou pas en fonction de ce qu’on peut supporter.
Certaines personnes ne se posent pas la question, car elles sont du genre à parler cash. La moindre situation un peu ténébreuse les étouffe. Elles ne supportent pas l’hypocrisie. Quitte à s’en mordre les doigts par la suite. Elles auraient tout intérêt à prendre quelques gouttes d’impatience pour modérer leurs impulsions. Cet élixir les conduira à dire leurs vérités avec plus de rondeur.
Tout le monde n’est pas capable de pratiquer la transparence à tout prix. Le pacte des amoureux qui « se disent tout » ou le credo selon lequel ne rien cacher est gage de confiance peut amener les tempéraments «hêtre» à la déception. S’imaginant que leurs valeurs sont partagées par tous, ils ne tolèrent pas que l’intégrité dont ils ont besoin fasse défaut chez autrui. En modérant leurs exigences, cet élixir leur fait accepter que l’autre soit différent et faillible.
Mentir par empathie
Avez-vous envie d’entendre que le projet dans lequel vous vous êtes investis à fond ne vaut pas un clou? Certains mensonges sont purement diplomatiques! D’ailleurs, les psychologues reconnaissent qu’un bon menteur est doué d’une certaine forme d’empathie. Raconter des salades suppose d’être capable d’anticiper la réaction de l’autre. L’élixir de pêcher qui développe cette qualité peut aider à pratiquer le mensonge de courtoisie. Cet « éveilleur de compassion » invite à s’intéresser avec générosité aux besoins d’autrui avant les siens. Ce qui ôte au passage le sentiment de gêne et de culpabilité.
Gare toutefois à ne pas sombrer dans la mythomanie ! Protéger son intimité est une chose, mais cacher une double vie, une addiction ou des dettes vertigineuses n’est pas seulement tromper l’autre: c’est nier son incapacité à faire face à ses souffrances et devenir son propre charlatan. L’élixir de rudbeckia, en donnant le courage d’affronter ces démons intérieurs que le mental censure, éloigne du déni. Il permet alors de développer une relation plus sincère avec son entourage, voire de se confier à un thérapeute. Certes, certaines dérobades s’avèrent inoffensives ou utiles. Mais on est parfois surpris de constater qu’un aveu se révèle souvent moins insurmontable qu’on ne l’imaginait. Tout est affaire de tact !
Le sureau, un double jeu
Ange ou démon ? Avec ses fleurs blanches qui s’élèvent vers le ciel et ses fruits noirs qui « regardent » le sol, le sureau (Sambucus nigra) cultive l’ambiguïté. Sans compter que ses feuilles exhalent une odeur incommodante quand on les frotte entre ses mains, tandis que le parfum plutôt suave de ses fleurs aurait tendance à séduire. Quand on le regarde, même jeu de masque : il se montre harmonieux en apparence, mais renferme un cahot de branches tortueuses. Cet arbre est le roi des faux-semblants ! Mais n’emprunte-t-il pas ainsi au genre humain ses ambivalences ? Pas étonnant que son élixir soit un puissant purificateur qui nous aide à dépasser nos incertitudes, hontes et autres imperfections à la source de nos impostures.
Transparence citoyenne
En 2013, le public choisissait « mensonge(s) » comme mot de l’année au Festival du mot de la Charité-sur-Loire, tandis que le jury de lexicologues, sociologues et journalistes élisait le terme « transparence ». Dénonciation d’une opacité d’un côté, plébiscite de lumière de l’autre, mais même constat. Les secrets Défense, de l’instruction, industriel, médical ou bancaire se heurtent à l’exigence de clarté des citoyens de plus en plus vecteurs de médiatisation. Les experts et les élus promettent la transparence sur telle ou telle affaire. Or comme le souligne le linguiste Alain Rey : « Se rendre transparent, c’est aussi se rendre invisible. » Et revoilà des zones d’ombre ! Où sont les limites à l’indiscrétion et quels sont les intérêts à la dissimulation qui justifient de ne pas tout connaître ? Au contraire, qu’est-on en droit de savoir en tant que citoyen d’une démocratie ? Une chose est sûre : le dévoilement d’un mensonge met à jour un menteur en perte de crédibilité et le désir de transparence, une crise de confiance dans les institutions.
Sérum de vérité
Quartzrutile Cecristalde, roche transparente laissant apparaître des aiguilles dorées de rutile (minéral à base de titane), est considérée comme une « pierre de progrès intérieur » : elle absorbe les énergies négatives et tout ce qui obstrue le développement intellectuel et spirituel. Ainsi, elle chasse les humeurs sombres, les peurs et l’anxiété, mais aussi les influences négatives qui peuvent pousser à ne plus distinguer le bien du mal et le vrai du faux. En neutralisant la haine de soi qui en découle, elle purifie l’âme et libère l’empathie. Elle donne aussi plus d’indépendance d’esprit pour oser la franchise.