Un beau thym pour l’hiver
pour certains esprits étriqués, une plante condimentaire ne peut pas être médicinale.C’est hélas ce que l’on dit trop souvent de notre cher thym, qui porte d’ailleurs le nom de Thymus vulgaris. Mais le terme vulgaire doit être pris au sens premier – du peuple, et pour le peuple ! Alors, réapproprions-nous cette plante essentielle de la pharmacopée familiale, que les Provençaux appellent farigoule.
Un antiseptique complet
Avez-vous souffert d’une bronchite aiguë l’hiver dernier ? Si oui, vos bronches ont été affaiblies et sont probablement encore sensibles. Votre meilleure assurance contre la récidive cette année : une infusion journalière de thym, si possible deux fois par jour, matin et soir. Une combinaison thym et racine de réglisse aura un effet optimal sur les bronches (désinfectant, expectorant et anti-inflammatoire). Dans une petite tasse, vous ferez infuser quelques branchettes de thym et une petite cuillère à café de réglisse pulvérisée. Prenez une petite tasse plusieurs fois par jour pendant la durée du froid. N’oubliez pas que, pendant une infection, il faut rapprocher les doses et boire les infusions en quantité tout au long de la journée. C’est le meilleur gage d’efficacité.
Le thym est un antibactérien puissant. L’application en compresse d’une infusion concentrée de thym sur une plaie sale va la...
nettoyer. Au moment de la digestion, une infusion de thym permet de détruire certaines levures et bactéries que nous avalons et qui peuvent être responsables des ballonnements. L’infusion est antispasmodique et rend de grands services en cas d’indigestion et de crampes d’estomac. Préparez-en une petite tasse afin de ne pas trop diluer les sucs digestifs, à partir d’une cuillère à café de thym et d’une demi-cuillère à café de graines de fenouil.
Au jardin 
Démarrer le thym à partir de graines est très ludique, en plus d’être fascinant. On peut observer la minuscule plantule émerger d’une minuscule graine et devenir tout doucement un robuste plant de thym. C’est un bon germinateur.
Pieds au sec, tête au soleil
Dans un bac de plantation (une caissette en bois), préparez une terre constituée de cinq poignées de terreau de plantation et d’une poignée de sable. Tassez bien, semez les graines, saupoudrez d’une couche très fine de terre et tassez de nouveau. Humidifiez à l’aide d’un vaporisateur puis gardez humide jusqu’à la germination. Faute de graines, vous pouvez bien sûr acheter votre plant en jardinerie.Le thym est une plante des terrains pauvres, calcaires et arides de Provence. Il supporte mal les sols humides. Il peut s’y accommoder uniquement si la terre draine bien. Pour cela, vous serez attentif à deux composants qui influencent le passage de l’eau : l’argile et le sable. Si votre terre est argileuse, elle aura tendance à retenir l’eau et à garder une apparence collante lorsqu’elle est humide. Si au contraire elle est plutôt sableuse, elle laisse passer l’eau et s’effrite lorsqu’on essaye de la compacter. Si votre terre est argileuse, travaillez une ou deux pelletées de sable dans le trou qui accueillera votre thym. Choisissez un endroit qui recevra le maximum de soleil et de chaleur. L’idéal est de lui préparer une petite rocaille en l’entourant de pierres blanches qui reflètent la chaleur du soleil.
Un peu de taille
Il faut rabattre la plante de temps en temps à la sortie de l’hiver pour la faire repartir. Mais attention, la taille est un peu délicate. C’est une plante qui fait du bois; l’erreur serait de trop couper dans ce bois. Ayez la main légère et maniez le sécateur avec douceur.Coupez toujours légèrement au-dessus du bois, dans les branches de l’été précédent.