Le saule blanc : un abri contre la douleur
Utilisé de très longue date, le saule a été l'objet de mythes et pratiques magiques. Aujourd'hui, l'écorce du saule blanc est surtout connue pour son action fébrifuge et antalgique. Avec l’humidité et la froidure de novembre, les rhumatismes et douleurs articulaires, ainsi que les états fébriles, refont parler d’eux. Grâce au saule blanc, douleurs et fièvres pourront être soulagées.
Le genre Salix compte plus de 200 espèces différentes dont la plus connue, outre le saule blanc dont nous parlons ici, est le Salix babylonia, ou saule pleureur à longue chevelure romantique. Mais tous les Salix possèdent peu ou prou les mêmes propriétés médicinales.
Une longue histoire médicinale... et magique.
Le saule blanc et le cyprès sont les deux plantes qui dominent toute la pharmacopée de l’Assyrie-Babylonie. Elles étaient utilisées contre la fièvre. Mais l’action du saule n’est pas aussi puissante que celle du quinquina. Considéré comme un calmant des douleurs rhumatismales ou articulaires aiguës. C’est surtout l’écorce qui est utilisée dans ce cas, ainsi que contre les fièvres intermittentes et grippales.
Chez les Romains et en astrologie, le saule est lié à la planète Saturne. Il devait procurer dignité, esprit civique, sens moral et grandeur d’âme, ce qui ne cadre déjà pas avec Saturne. Symbole de l’amour timide et malheureux, le saule avait, en plus, la réputation de calmer le désir amoureux.
En Grèce, il représentait la chasteté et l’amour platonique, ce qui ne cadre plus du tout avec Saturne. Par la suite, les messieurs, avant de se rendre aux rendez-vous de leurs belles, prenaient une décoction de feuilles de saule afin de pouvoir les honorer. Nous sommes là en pleine contradiction. « Les feuilles pilées et prises en breuvage, disait Daléchamp, refroidissent ceux qui sont trop échauffés en cas d’amour, elles rendraient la personne du tout inhabile à ce métier». Le saule pleureur, lui, était l’arbre de Junon, épouse de Jupiter et protectrice des femmes.
Propriétés du saule blanc : fébrifuge et antidouleur
L’écorce contient du tanin, du salicoside (donnant du saligénol). Les feuilles contiennent elles de la vitamine C. L'écorce du saule blanc est surtout connue pour son action fébrifuge et antalgique. Avec l’humidité et la froidure de novembre, les rhumatismes et douleurs articulaires, ainsi que les états fébriles, refont parler d’eux. Grâce au saule blanc, douleurs et fièvres pourront être soulagées.
En phytothérapie, les parties utilisées sont l’écorce, les chatons et les feuilles. L’écorce de saule, aux propriétés toniques et astringentes, est employée – comme le quinquina – lors de fièvres intermittentes et états fébriles, ainsi que pour lutter contre les douleurs (rhumatismes, arthrite, arthrose).
Sa tisane amère et astringente (le saule est riche en tanins) permet de lutter contre le psoriasis, diverses affections de la peau et les diarrhées.
Les chatons seront privilégiés pour soulager stress et angoisse, ainsi que pour favoriser le sommeil. Les feuilles et chatons, sont réputés agir dans les cas de priapisme ou de nymphomanie.
Attention : le saule, qui peut interagir avec les traitements anticoagulants, diurétiques et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens, est à éviter en cas d’allergie à l’aspirine.
Cultiver le saule blanc
Le saule blanc sera mis en valeur au milieu d’une pelouse ou près d’un cours d’eau. Tout comme son cousin le saule pleureur, importé de Chine en 1692, et qui possède des vertus proches.
Où ?
En terre humide, de préférence un bord de mare, d’étang ou de cours d’eau. Ne le plantez pas trop près de la maison car le saule, sauf s’il est taillé en têtard, prend vite de l’ampleur et donne beaucoup d’ombre.
Quand ?
La plantation s’exécute de préférence à l’automne. Les saules, connus pour leur facilité à s’enraciner, peuvent être bouturés n’importe quand dans l’année : une bouture plongée dans de l’eau produira de nouvelles racines en quelques jours. Elle sera ensuite plantée dans un pot, ou directement en place.
Comment ?
En février-mars, raccourcissez franchement toutes ses branches : cela favorisera la venue de nouveaux rameaux et lui donnera de la vigueur, tout en limitant les maladies comme le marsonnia ou la rouille, tavelant vilainement les feuilles (surtout lors de printemps humides). Ramassez les feuilles et rameaux qui tombent au sol pour limiter la propagation de ces maladies cryptogamiques. Faites une pulvérisation à base de bouillie bordelaise aussitôt les feuilles tombées, puis une pulvérisation de décoction de prêle au printemps.
Faciliter le bouturage
Les substances hormonales contenues dans le saule favorisent son enracinement et celui des autres plantes. Écrasez des rameaux et faites-les tremper dans de l’eau. Après trois semaines, vous obtiendrez une gelée qui remplacera les hormones de bouturage du commerce.
Le tour de main de l’herboriste : comment utiliser le saule blanc.
Douleurs articulaires, problèmes de peau :
1 cuiller à soupe d’écorce, 1 grande tasse d’eau froide, miel.
Versez le saule dans l’eau froide, laissez bouillir doucement pendant 5 minutes. Filtrez, ajoutez du miel. Buvez 2 à 3 tasses par jour, dont une le soir au coucher.
Tisane apaisante
1 cuiller à dessert de chatons, 1 tasse d’eau frémissante, miel de tilleul.
Faire infuser 10 minutes. Boire 3 tasses par jour entre (ou avant) les repas.
Vin fébrifuge
50 g d’écorce pilée, 1 cuiller à café de grains de poivre écrasés, 1 litre de bordeaux rouge, miel.
Laissez macérer le saule et le poivre pendant 10 jours. Filtrez. Adoucir avec du miel. Boire un petit verre avant les deux principaux repas.
Rinçage pour les cheveux (antipelliculaire, anti-démangeaisons)
50 g d’écorce, 1 litre d’eau froide.
Versez le saule dans l’eau froide, faire bouillir doucement pendant 10 minutes. Laissez refroidir, filtrez. Utilisez en dernière eau de rinçage sur les cheveux lavés et essorés.