L’aunée, elle a tout d’une grande !
Si la grande aunée (Inula helenium) se plaît dans votre jardin, il est fort possible que vous n’ayez pas à vous baisser pour admirer ses magnifiques fleurs jaunes. En effet, cette vivace peut atteindre des proportions assez gigantesques. Et c’est tant mieux, car la racine, partie médicinale, en sera d’autant plus volumineuse !
Robuste plante vivace atteignant parfois 2 mètres, l'aunée (Énule campane) est reconaissable à ses capitules jaunes. Originaire du Sud-Est de l'Europe et d'Asie occidentale, elle ne croît qu'à l'état naturalisé dans notre pays. Cette belle et grande Composée est aussi utile au point de vue médicinal que décorative au jardin.
Une amère pour les bronches
Pas d’hiver sans grande aunée dans les placards. C’est en effet l’une des plantes les plus utiles pour les infections pulmonaires, plus particulièrement lors de la phase productive de la bronchite, c’est-à-dire lorsqu’il y a expectoration de mucus.
Pendant une bronchite, vos poumons vont travailler fort pour expectorer constamment les déchets produits par le système immunitaire. L’expulsion se fait sous forme de mucus. En fin d’infection, les poumons fatigués ont parfois du mal à maintenir le rythme, d’autant que le mucus s’épaissit. La bronchite traîne en longueur, pouvant entraîner une rechute.
Introduisez donc la grande aunée dès que votre toux devient productive. Prenez-la sous forme de décoction en vous forçant à boire un liquide chaud, ce qui fait le plus grand bien. En plus d’être expectorante, elle agit comme désinfectante des bronches, éliminant au passage les pathogènes présents.
Elle est aussi amère, et toute amère a une action tonique sur la digestion.
En quoi cela nous intéresse-t-il ? Pendant une bronchite, une quantité de mucus est avalée, en particulier la nuit. Ce mucus, riche en protéines, doit être digéré à un moment où la digestion tourne au ralenti. La grande aunée va donner un coup de pouce additionnel. Je vous conseille de continuer à la prendre une semaine après la fin des symptômes afin d’assurer une bonne résolution de l’infection.
Au jardin
La grande aunée pousse très facilement à partir de graines. Plantez-les au printemps, dans un bac prévu à cet effet. Les graines ont besoin de lumière pour germer.
Tassez bien le terreau, semez-les en surface, puis tassez bien une deuxième fois, étape extrêmement importante afin de bien les fixer.
Attention, il ne faut pas les recouvrir de terre.
Gardez humide à l’aide d’un vaporisateur. Les graines devraient germer au bout d’une dizaine de jours.
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Premières pousses
Transplantez la jeune plantule en godet, puis passez-la en pleine terre dès qu’elle est assez forte et que les racines commencent à sortir du godet.
Espacez les plants d’environ 70 à 80 cm.
Travaillez la terre avec une bonne pelle de compost ou de fumier composté afin de lui assurer un bon départ.
La grande aunée apprécie une terre humide, il faudra donc l’arroser régulièrement. Il lui faudra aussi une terre qui draine bien (qui ne retient pas trop l’eau, donc plus sableuse qu’argileuse). Plantez-la soit en plein soleil, soit à mi-ombre mi-soleil.
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Saison froide
Les parties aériennes meurent pendant l’hiver et l’énergie repart dans les racines. À la fin de l’automne, coupez et nettoyez les feuilles et les grandes tiges sèches.
Vous pouvez écraser ces feuilles et les placer au pied de la plante afin de les utiliser comme paillage.
La grande aunée est relativement résistante au froid. À la fin de l’hiver, épandez une bonne couche de compost, et vous verrez ensuite des pousses rosâtres éclore des racines, qui donneront naissance à de nouvelles feuilles. La fleur produit une grande quantité de graines, que vous pourrez utiliser pour renouveler vos plants. Néanmoins, la propagation se fait beaucoup plus facilement par division de racines.
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Préparer la racine
Récoltez la racine dès que les parties aériennes ont disparu. Il est préférable d’attendre la deuxième année, bien qu’il m’arrive de sortir un jeune plant lorsque je n’ai pas d’autre choix. Ramassez lorsque la terre est humide, car la masse racinaire est dure à extraire et il serait dommage d’en laisser une partie en terre.
Si le temps est sec, vous pouvez vider un ou deux arrosoirs sur la plante, puis récolter le lendemain. Munissez-vous d’une fourche bêche afin de déraciner la plante. Secouez le plus gros de la terre. Vous devriez voir plusieurs « yeux » sur le dessus.
Cassez une partie de la masse racinaire contenant au moins un œil et replantez délicatement cette partie afin de ne pas sacrifier la plante. L’autre partie sera pour votre consommation.
Lavez la racine à grande eau, en utilisant une brosse à chiendent. Vous pouvez la casser en gros morceaux pour faciliter le nettoyage. Séchez d’abord sur un torchon, puis par tronçons dans un endroit sec. Ne coupez pas la racine en petits morceaux, car la plante contient des composants aromatiques qui vont s’oxyder au contact de l’air.