L’ashwagandha: halte au stress!
L’ ashwagandha a fait son apparition dans les écrits de la médecine ayurvédique il y a bien longtemps. Plante « rasayana » par excellence – l’une des disciplines de l’ayurvéda –, elle rajeunit, régénère, revigore les faibles, aide à la croissance et au développement des plus jeunes. Elle réveille et nettoie les mécanismes vitaux afin que le système tourne d’une manière propre et efficace. Trop beau pour être vrai ? Par expérience, je peux vous dire que non. Et le must : elle se cultive aussi facilement qu’un plant de tomate !
Une plante adaptogène
L’ashwagandha est une plante adaptogène, bien qu’on ne la trouve pas en complément alimentaire avec cette indication. Elle nous aide à combattre les états de stress chronique. À la base, elle fait baisser les sécrétions excessives d’adrénaline et de cortisol au niveau des glandes surrénales. Ces deux hormones de stress mettent souvent la pagaille dans notre système. Comme toute plante adaptogène, il lui faut au moins deux ou trois semaines pour commencer à s’établir. Faites une cure de six semaines pour en bénéficier pleinement. Au bout de cette période, votre stress mental n’aura plus d’emprise sur votre corps. Fini les épaules tendues, le cou raide, les nœuds dans l’estomac et les déséquilibres physiologiques qui s’ensuivent. Le stress mental est certes toujours présent, mais le cercle vicieux est brisé. Chez la personne stressée, l’ashwagandha peut donc rétablir une bonne immunité, relancer la digestion et rééquilibrer les problèmes hormonaux.
Ce n’est pas pour rien qu’on lui a donné le nom de Withania somnifera. Si le stress crée chez vous un sommeil agité, prenez l’ashwagandha le soir une heure avant d’aller au lit au lieu du matin. Elle vous aidera, au bout de quelques semaines, à retrouver un sommeil plus paisible... à condition de donner à la plante le temps d’agir.
Au jardin
Si vous savez faire pousser un plant de tomate, vous saurez faire pousser l’ashwagandha. Après tout, il est lui aussi de la famille des solanacées, et ses graines ressemblent étrangement aux graines de tomate.
Germination
Semez au début du printemps. La graine a besoin de lumière pour germer. Préparez un bac de plantation, tassez bien votre terreau et humidifiez-le à l’aide d’un pulvérisateur. Puis semez les graines, tassez le terreau une nouvelle fois, vaporisez et gardez humide jusqu’à germination. Ne recouvrez pas les graines de terre. Elles devraient germer dans les deux semaines suivantes.
Plantation et entretien
Travaillez les plants en godet, puis passez-les en pleine terre lorsqu’ils sont assez forts. Séparez-les de 30 cm. La plante produit une petite racine centrale. Il faudra donc en planter plusieurs afin d’avoir une récolte suffisante. J’en recommande une dizaine, voire une quinzaine. L’ashwagandha apprécie une exposition en plein soleil dans une terre qui draine bien. N’arrosez pas...
trop. Une fois mature, elle tolère bien la sécheresse et pourrait périr si elle reçoit trop d’eau. La plante reste relativement petite, atteignant 50 à 60 cm de haut. Elle ne demande aucun entretien et résiste très bien aux insectes. Pas besoin de tailler ou de pulvériser. Certains de mes plants ont perdu leurs feuilles, mais principalement quand les pluies ont été trop abondantes. À part ça, rien à signaler.
Récolter les graines et la racine
L’ashwagandha étant annuelle, il faudra refaire un semis chaque année. Elle produit une grande quantité de petits fruits orange, de petites tomates, que vous pouvez récolter à la fin de l’été afin d’en récupérer les graines. Écrasez les fruits et laissez-les sécher dans un endroit sec et ombragé. Une fois sec, écrasez-les encore afin de détacher les graines de la chair sèche et de la peau. Séparez-les et stockez-les dans une enveloppe. Récoltez la racine à l’automne, lorsque la partie aérienne commence à faner. La racine a la forme d’une petite carotte assez courte et épaisse avec de fines ramifications sur le côté.
À l’atelier
Préparer un lait infusé à la façon chaï
L’ashwagandha peut se préparer de différentes façons. Pour commencer, vous pouvez faire une décoction des racines pulvérisées ou coupées en lamelles dans l’eau. La recette de chaï que je vous propose est à la fois médicinale, facile à réaliser et agréable à boire !
1. Si vous utilisez vos propres racines, passez les rondelles fines et sèches au moulin à café, pulvérisez-les, et filtrez-les dans une passoire pour ne garder que la poudre. Récupérez les parties les plus grosses pour les repasser au moulin. Enfin, placez une cuillère à soupe de racine finement pulvérisée dans une casserole.
2. Versez un verre de lait d’amande sur la poudre et faites chauffer doucement pendant 10 minutes. Ne faites pas bouillir, juste frémir, toujours à couvert. Éteignez le feu et laissez reposer 10 minutes.
3. Mettez une demi-cuillère à café de miel dans une tasse puis versez le lait avec la poudre d’ashwagandha. S’il reste des grumeaux, passez au travers d’une étamine afin d’obtenir une pâte homogène.
4. Ajoutez une pincée de cannelle, de cardamome ou d’autres épices de votre choix pour l’esprit « chaï » (mélange d’herbes et d’épices avec du lait). Consommez-en une tasse tous les matins pendant 6 semaines, ou tous les soirs si votre stress chronique est accompagné de problèmes de sommeil. Il faudra boire entièrement le liquide et la poudre, et surtout ne rien laisser dans la tasse.
Mais aussi...
Vous pouvez également préparer l’ashwagandha selon une méthode traditionnelle ayurvédique en utilisant du ghee, beurre clarifié d’origine indienne (10 cuillères à soupe par exemple), une dose de acine en poudre (10 cuillères à soupe) et une demi de miel (5 cuillères à soupe), le tout chauffé au bain-marie pendant 5 minutes puis stocké au frigo dans un bocal. Placez une cuillère à soupe de cette préparation dans du lait d’amande chaud et buvez une fois par jour.
Sécher les racines
Les racines d’ashwagandha sont stables au séchage. Après les avoir récoltées, brossez-les afin de retirer la terre et coupez les cheveux fins pour ne garder que la carotte centrale. Mettez les cheveux de côté pour les faire sécher et faites-en des infusions. Coupez la carotte centrale en fins tronçons. N’attendez pas qu’elle soit sèche ou elle risque d’être trop dure. Placez ces tronçons à plat sur une claie ou une grille et retournez-les tous les 2 ou 3 jours jusqu’à ce qu’ils soient complètement secs. Gardez-les ensuite dans un sac en papier à l’abri de la lumière et de l’humidité, ou dans un bocal hermétique.
Almanach d'octobre
Récupérez les dernières feuilles médicinales pour les faire sécher et vous constituer une réserve pendant l’hiver. Par exemple, ramassez une quantité suffisante deficataire pour soulager les maux de ventre des petits après les repas de fêtes à venir. Effectuez une dernière tonte de « propreté » avant l’hiver. Utilisez l’herbe coupée pour pailler certaines de vos vivaces fragiles. Une protection hivernale très appréciée.
Pour les vivaces qui conservent leur partie aérienne pendant l’hiver (gattilier, grindelia, romarin et thym dans certaines zones), effectuez une dernière taille en enlevant le bois mort, ceci leur permettra de mieux repartir au printemps.
Pour les vivaces qui perdent leur partie aérienne (échinacée, grande aunée, mélisse, valériane, et bien d’autres), taillez-les au ras du sol et compostez les parties aériennes. Si la plante est montée en graines, enlevez les graines afin que votre compost ne devienne pas une minijungle au printemps.
Il est temps d’acheter les fournitures pour préparer les semis qui nécessitent une stratification à froid. Certaines graines ont besoin du passage du froid pour germer. Procurez-vous des vieilles caisses ou des cagettes pouvant servir de bac de plantation. Nous parlerons plus en détail de stratification à froid dans l’almanach du mois de novembre.