Principe permacole : s’appuyer sur la diversité
Sept espèces assurent 80 % de la production végétale mondiale ! Le moins qu’on puisse dire est que, mis à part le maïs, le soja, le blé et quelques autres, notre agriculture contemporaine semble ne pas faire grand cas de ce principe permacole fondamental : s’appuyer sur la biodiversité. Inversons la tendance !
De nombreuses tentatives d’introduction de nouvelles espèces potagères ont eu lieu à la fin du XIXe siècle pour tenter de seconder les pommes de terre de plus en plus fréquemment victimes du mildiou. Néanmoins, entre progrès de la sélection variétale et découverte des effets du cuivre, ces nouvelles cultures furent rapidement abandonnées. Ce n’est qu’un peu plus de cent ans plus tard qu’elles connaissent enfin un succès mérité. À l’heure où nous sommes toujours plus nombreux à vouloir manger de saison, local, diversifié et produit de façon naturelle, reconnaissons qu’elles ont de vrais atouts. Ocas du Pérou, capucine tubéreuse, poire de terre ou crosnes, par exemple, en plus d’être exempts de maladies et ravageurs spécifiques sous nos climats, nous permettront, à condition de les planter bientôt, de récolter profusion de légumes aux saveurs multiples pour l’hiver à venir. Enfin, « détail » important, inutile de racheter des plants tous les ans puisque toutes ces espèces sont aisément multipliables par le jardinier. Un pas supplémentaire vers son autonomie !
Le geste du mois
Planter une poire de terre
La poire de terre est emblématique de ce renouveau des tubercules originaires de la Cordillère des Andes, comme la pomme de terre. Bonne nouvelle supplémentaire, sa culture est simplissime, très proche de celle des dahlias. Début mai, décompactez profondément un emplacement ensoleillé et apportez une pelle de compost bien décomposé. Ménagez de la place à cette robuste astéracée, au moins 80 cm en tous sens. Installez la souche à 10 cm de profondeur, arrosez copieusement (10 l en 2 fois), et le tour est joué !