Anti-poux aux huiles essentielles : prudence ?
De nombreux parents ont adopté les lotions anti-poux à base d’huiles essentielles (HE) par méfiance à l’égard des produits de synthèse soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. Or, un article paru dans le magazine 60 millions de consommateurs accuse l’HE de lavande et celle de tea tree, employées dans ces formules, de perturber également le système hormonal. Le journal fait référence à six cas de poussée mammaire anormale (« gynécomastie ») chez de jeunes garçons. Que savons-nous à ce sujet ? À la différence d’autres huiles essentielles, celles de lavande et de tea tree ne contiennent pas de molécule à action oestrogénique. Pour autant, d’autres voies d’action, de type oestrogène-like, ou induisant une perturbation endocrinienne font l’objet d’études. L’une d’elles, concluant à l’effet oestrogénique de la lavande, a toutefois montré que celui-ci était 1 800 fois moindre que celui d’un perturbateur endocrinien comme le bisphénol A. Des études plus approfondies sont certes nécessaires. Mais pour plusieurs spécialistes dont la pharmacienne et aromathérapeute Christine Cieur, il s’agit plutôt d’un phénomène multifactoriel : « Les HE incriminées peuvent s’être ajoutées à d’autres paramètres conduisant aux gynécomasties décrites. » En tout cas, quelques règles de prudence sont bonnes à rappeler : « La peau des enfants est différente de la nôtre », avertit la pharmacienne. En prévention, il suffit d’appliquer l’HE sur le col plutôt que sur le cou. Attention aux excès et aux mésusages.