Janvier S’auto-réguler
Plus qu’une pensée pratique, la permaculture est également une éthique où chacun doit s’impliquer, dans sa vie quotidienne, mais aussi au potager. L’un des grands principes de cette nouvelle approche de l’agriculture consiste à privilégier l’utile et l’économique. Quitte à sacrifier quelques tomates…
Agriculture « classique », agro-écologie, permaculture, etc., il n’y a aucune méthode agricole permettant de nourrir les habitants de notre planète tant que nous n’accepterons pas d’être plus raisonnables. Au potager, cela peut se concrétiser en favorisant les espèces les plus nutritives. Posons-nous la question au moment de faire notre plan de culture pour l’année à venir : allons-nous, hormis dans le midi de la France où elles prospèrent, continuer de cultiver autant de délicieuses, mais relativement peu nutritives tomates ? Certes elles sont plaisantes, belles, savoureuses, etc., mais pouvons-nous continuer d’en planter autant dans une logique de jardin nourricier ? D’autres espèces comme les poires de terres, les ocas du Pérou ou les patates douces permettent, tout en apportant une note exotique et originale, de fournir, grâce à leurs tubercules, mais aussi à leurs feuilles que l’on pourra cuire à la manière des épinards, une alimentation réellement nutritive. Le propos n’est pas alors de dire ne cultivons plus de tomates, mais peut-être un peu moins.
Le geste du mois
Démarrer des patates douces
Immergez aux 2/3 un tubercule bio pour éviter tout antigerminatif. Mettez dans l’eau un morceau de charbon de bois pour éviter tout croupissement. Des yeux dormants vont se réveiller : prélevez-les avec un couteau pointu pour les planter en godets. Repiquez-les au printemps. Plus simplement, laissez votre tubercule dans l’eau jusqu’à la mi-mai ; à ce moment, coupez-le en tronçons en faisant attention à ce que chacun soit muni d’une pousse que vous rabattrez des 2/3. Plantez alors chaque tronçon à 10 cm de profondeur à 80cm en tous sens. La récolte aura lieu de mi-septembre à mi-octobre.