Café et cacao détrônent la coca
Dans la vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro, les indigènes Ashaninka se sont engagés dans la voie de la légalité. Pendant des décennies, cette vallée du Pérou avait privilégié la culture de la feuille de coca, destinée principalement au narcotrafic. Les agriculteurs misent désormais sur la culture du cacao et du café. « Nous cherchons à promouvoir la route du cacao indigène biologique », explique Ivan Cisneros, le maire de la petite ville de Rio Tambo, cité par l’AFP. Le cacao est ensuite exporté en Angleterre au prix de 3 dollars le kilo, le double du tarif habituel. Le prix de la feuille de coca, utilisée aussi traditionnellement par les locaux qui la mastiquent pour être plus résistants, a aussi diminué de moitié. La décision des agriculteurs indigènes est économique, mais aussi sécuritaire, car la vallée souffre de la violence des membres de l’organisation terroriste du Sentier lumineux. En se reconvertissant dans le café ou le cacao, « la population entrevoit la possibilité de vivre dans un climat de paix et de développement », indique José Chuquipul, le directeur promotion et surveillance de la Commission nationale pour le développement et la vie sans drogue (DEVIDA). Entre 2012 et 2016, 2071 hectares de cacao et 870 hectares de café ont été plantés dans le département de Satipo.