Loi Agriculture et Alimentation
Des avancées trop minimes
La loi Agriculture et Alimentation tant attendue par les défenseurs de l'agroécologie a été adoptée par l'Assemblée nationale le 30 mai. Quel résultat après les milliers d'heures de réunion impliquant des centaines de participants ? Quelques avancées en matière d'écologie, mais surtout beaucoup de renoncements. En particulier, le refus d'inscrire dans la loi l'interdiction du glyphosate d'ici trois ans. La mesure portant sur le rapport de force inégal entre les producteurs et les distributeurs n'a pas convaincu la Confédération paysanne. Cependant, à l'heure où nous publions cet article, on peut signaler certaines mesures, votées par les députés mais à confirmer par les sénateurs, qui vont dans le bon sens : la suppression du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules dans l'alimentation, l'interdiction d'insecticides similaires aux néonicotinoïdes ou encore l'obligation, d'ici 2022, d'avoir 50% de produits « labellisés », dont 20% de bio, dans les cantines et enfin la reconnaissance de certaines préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) que l'on utilise comme alternatives aux pesticides (purins d'ortie, de prêle, de consoude). On reste toutefois loin de la révolution agroécologique annoncée qui devait inclure la création de périmètres de protection des habitations contre l'épandage de pesticides ou encore l'introduction d'un menu végétarien dans les cantines.