Teintures mères : chronique d’une disparition
Les laboratoires ont à peine un an (jusqu’à fin 2015) pour déposer les demandes d’autorisations de mise sur le marché (AMM) pour les souches de teintures mères. Celles-ci étant classées dans l’homéopathie, elles sont visées par une nouvelle réglementation. Actuellement, les laboratoires Boiron, principal acteur sur ce marché, ont obtenu seulement trois AMM pour l’arnica, le calendula et l’avena. « Nous avons déposé des dossiers dès 2001 mais le traitement prend du temps car les risques de toxicité sont plus importants pour les teintures mères ; parfois aussi on est confronté au manque de bibliographie spécifique. Nous avons ainsi perdu l’autorisation pour la piloselle », expliquent les laboratoires Boiron. Par ailleurs, dès lors qu’une plante a obtenu son autorisation pour un médicament homéopathique, les laboratoires ne sont pas autorisés à poursuivre la production de la teinture mère si l’instruction du dossier est encore en cours. Conséquence, de nombreux produits comme la teinture mère de valériane ou de passiflore sont en rupture. Toutefois, dans ce contexte compliqué – l’étude des dossiers peut prendre de nombreux mois –, Boiron a mis à disposition des patients un numéro de téléphone gratuit afin de les renseigner (tel : 0810 809 810). Pendant ce temps, le syndicat de la phytothérapie, qui avait lancé une pétition en juin dernier, tente de trouver des solutions auprès du ministère.