Les invasives corses font de bonnes huiles essentielles
Un programme de recherche ambitieux a été lancé par l’université de Corse Pascal-Paoli à Corte et présenté début juin à l’occasion des journées Phyt’arom de Grasse. L’Île de Beauté étant confrontée à la prolifération de certaines plantes invasives, des scientifiques ont eu l’idée de transformer cette nuisance écologique en débouché économique. Pour ce travail exploratoire, des prélèvements de différentes espèces comme la lampourde épineuse et le séneçon anguleux ou du cap ont été faits dans des dizaines de sites différents, suivis d’analyses poussées de leurs huiles essentielles. Ces données ont permis d’identifier des pistes possibles d’usage après les campagnes d’arrachage : utilisation des plantes riches en sesquiterpènes pour la parfumerie, de leur alpha-bisabolol pour l’industrie cosmétique et de leurs phénols comme antioxydants notamment. Plus surprenant encore, certaines huiles essentielles pourraient être utilisées comme agents anticorrosifs puissants et non nocifs pour une industrie de l’acier en demande. Un travail important et novateur qui permet aussi de mieux comprendre la biodiversité de l’île.