Un an ferme requis contre un herboriste
Deux herboristeries parmi les plus connues de Paris (place de Clichy et rue Saint-André-des-Arts) sont menacées de fermeture. Leurs responsables, Nicole Sabardeil et Jean-Pierre Raveneau, pharmaciens de formation – et mari et femme à la ville –, sont accusés ni plus ni moins que d’exercice illégal de la pharmacie. Qu’en est-il exactement ? L’administration leur reproche d’avoir conservé dans leur stock une préparation de phytothérapie, en l’occurrence le Viralgic. Ce remède n’a en soi rien d’exceptionnel : il s’agit d’un mélange d’huiles essentielles et de teintures mères autorisées à la vente en pharmacie comme la lavande et le romarin, destiné à stimuler le système immunitaire. Mais, et c’est sans doute là que le bât blesse, cette formulation était utilisée par de nombreux malades du sida. « Nous n’avons jamais prétendu guérir le sida, comme l’affirment l’accusation et ceux qui nous ont dénoncés ; le remède visait seulement à maintenir les défenses immunitaires que la maladie affaiblit », explique Nicole Sabardeil. Dans cette ambiance de chasse aux sorcières alimentée par les médias, Jean-Pierre Raveneau risque un an de prison ferme et 50 000 euros d’amende. Ses avocats ont plaidé la relaxe. Le délibéré sera rendu le 17 février prochain.