Une bithérapie de plantes efficace contre les hépatites
Épisode3 Une évaluation de l’efficacité de Desmodium adscendens associé à Securidaca logipedunculata contre les hépatites chroniques a pu être menée au Cameroun. Une façon de convaincre localement mais également de préparer les congrès internationaux d’hépatologie à venir.
En Afrique, le cancer du foie est le plus fréquent après celui de la prostate. Les seules manières de l’éviter reste la prévention et le traitement des hépatites chroniques, mais hélas, les médicaments conventionnels (antiviraux, immuno-modulateurs) sont extrêmement chers, donc peu accessibles à l’immense majorité de la population africaine. Un des buts de l’association Solidarité est de promouvoir l’usage conjoint, en bithérapie, de Desmodium adscendens et Securidaca longipedunculata, deux espèces de la pharmacopée africaine dont l’efficacité contre les hépatites chroniques a été démontrée.
Au Cameroun, un médecin gastro-entérologue hospitalier, président de l’association SOS Hépatite Cameroun, a été convaincu de l’opportunité que pouvait représenter ce type de traitement pour ses malades. S’il s’agissait d’abord de soigner les patients, pour Solidarité, l’enjeu était de démontrer que cette bithérapie à base de plantes a une efficacité reproductible et statistiquement mesurable.
Un protocole a donc été rédigé afin de définir précisément les modalités de l’évaluation : quels malades pouvaient bénéficier de ce traitement ? Comment se feraient les évaluations biologiques comparatives et les études statistiques ? À côté de ce protocole idéal s’est très vite dessinée une réalité « de terrain ». Est ainsi apparue la difficulté du suivi et de l’engagement des patients dans cette évaluation qui devait durer plusieurs mois : en l’absence de sécurité sociale, les frais de transport ou de séjour pour les personnes les plus éloignées et sans famille proche, les frais d’analyses ou encore d’hospitalisation éventuelle étaient autant de freins à ce que l’on appelle une bonne « observance thérapeutique ». Ces problèmes financiers ont donc dû être pris en charge par l’association Solidarité. Ensuite, il s’est avéré très important que le traitement proposé apparaisse comme un traitement conventionnel « moderne », sous forme de gélules par exemple, afin de gagner la confiance des malades – et certainement aussi du médecin lui-même. Un laboratoire français a donc contribué à fournir gracieusement des produits préparés selon la recette traditionnelle et parfaitement dosés.
Finalement, l’étude a duré dix mois, au cours desquels la forte interaction entre médecins a certainement été à la base des bons résultats enregistrés. Ainsi, ces derniers pourront être bientôt diffusés dans des congrès d’hépatologie afin que d’autres, médecins et malades, puissent bénéficier de ce traitement peu coûteux, efficace et non toxique.