Pourquoi l’agriculture productiviste se trompe
Pourquoi l’agriculture productiviste se trompe Les preuves s’accumulent contre la monoculture, jugée comme une aberration écologique et économique. La récente étude PRAISE (Inra/Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier) est à cet égard sans appel. Après avoir cultivé 120 mini-parcelles pendant un an et demi, en diversifiant le nombre de plantes et la variété génétique des espèces (certaines parcelles accueillant une plante, d’autres cinq), les chercheurs ont récolté, pesé et comparé leur production. Il en ressort clairement que les polycultures ont un meilleur rendement : de l’ordre de deux tonnes par hectare lorsque les cultures sont irriguées, et un écart de huit tonnes en cas de sécheresse ! Autre enseignement : les rendements sont plus stables d’une année sur l’autre, lorsque la diversité génétique est préservée au sein d’une même espèce. Cet avantage comparatif de la biodiversité s’explique par un meilleur partage des ressources et une meilleure coopération entre plantes. Un phénomène d’autant plus crucial qu’on anticipe d’importantes baisses de rendement des monocultures à cause du réchauffement climatique.
Nature Plants, avril 2015.