Le torticolis du tournesol décortiqué
Si la plupart des plantes orientent leurs fleurs et feuilles pour suivre la course du soleil, la danse du tournesol demeurait jusqu’ici, et à la différence de ses cousines, un mystère. Pour comprendre ses mouvements cycliques, regardant à l’est le matin et à l’ouest le soir, des scientifiques ont soumis la belle fleur jaune à nombre d’expérimentations déroutantes (lumières artificielles, désorientation volontaire à 180 degrés, changements de rythmes…). Il en ressort que la chorégraphie du tournesol dépend en réalité de plusieurs facteurs : une horloge interne et une sensibilité à la lumière particulières, toutes deux tributaires des hormones auxine et gibbérellines. Lorsque le tournesol regarde dans une direction, l’auxine est plus active sur sa face opposée, durcissant cette dernière et obligeant la fleur à effectuer une rotation. Autre facteur en cause : la pollinisation préférentielle (et donc la sélection naturelle) des tournesols à grande rotation, liée au fait que les abeilles préfèrent butiner les fleurs les plus chaudes, donc exposées au soleil. La magie du tournesol est ainsi celle d’une ballet à trois.