Dossier
Sauver sa peau (1/4)
Elle est le reflet de notre apparence, de nos émotions, de notre état de santé, et subit de multiples agressions au quotidien, à notre corps défendant. Comment prendre soin de son enveloppe charnelle, à plus forte raison quand elle est sujette à des pathologies de plus en plus fréquentes? Nos conseils pour ne plus être à fleur de peau.
La peau : Effet miroir de notre santé
«Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau », disait Paul Valéry. Le paradoxe de cette phrase n’est qu’apparent. Support de notre image, première interface relationnelle avec les autres, celle qui est de fait le plus grand organe du corps humain est en réalité notre carte d’identité. Zone sensorielle par excellence, productrice de notre odeur corporelle unique, elle joue aussi bien une fonction protectrice vis-à-vis de l’extérieur que dépurative vis-à-vis de notre milieu intérieur. Elle réagit à notre alimentation, à nos fluctuations hormonales, à notre environnement (pollution, rayons du soleil) comme à nos états émotionnels.
En effet, le système nerveux peut également être, en conjonction avec des facteurs physiologiques et héréditaires, moteur de maladies de peau comme l’eczéma ou le psoriasis. Car c’est maintenant prouvé, nos neuromédiateurs peuvent influencer non seulement la fabrication de sueur – les fameuses mains moites liées au stress – mais aussi de sébum ou de collagène, et influer sur l’épaisseur des tissus, leur pigmentation ou leur réponse immunitaire.
C’est donc de ce point de vue un lieu privilégié de l’expression émotionnelle, à tel point qu’existe aujourd’hui une nouvelle discipline : la psychodermatologie. C’est pourquoi prendre soin de sa peau, comprendre son langage, implique d’agir à plusieurs niveaux : la diététique, l’immunité, la psychologie ou la cosmétique elle-même. Si l’analyse des non-dits en jeu dans les maladies de peau déborde quelque peu du cadre de ce dossier, les nutriments et huiles essentielles que nous vous conseillons ici agiront à différents niveaux, qui déterminent qu’on sera, ou non, bien dans sa peau.
Dedans et dehors
S’hydrater de l’intérieur comme de l’extérieur est la clef d’une peau en bonne santé. Buvez beaucoup d’eau, mais soyez également attentifs à ne pas dessécher votre peau en vous lavant avec une eau trop dure et calcaire, ou installez un adoucisseur d’eau si nécessaire. Choisissez des gels douche pas trop décapants, c’est-à-dire surgras et sans savon, pour respecter la relation symbiotique qui existe entre la couche lipidique de la peau (glandes sébacées) et sa flore bactérienne. Complétez cette hydratation par la consommation régulière de bons lipides, éventuellement sous forme de capsules. Les huiles de référence sont ici l’onagre et la bourrache, l’huile de perilla, ainsi que l’huile de nigelle pour les manifestations de type allergique.
Doux comme le riz
Traditionnellement, en Asie, la poudre de riz est réputée pour unifier, matifier le teint et affiner le grain de la peau. Voilà un produit de beauté simple très bien tolérée par les peaux sensibles et réactives. Les Japonaises l’utilisent en masque en l’associant à une huile végétale. Pour rester dans la même famille, on optera pour l’huile de son de riz, connue pour protéger la peau du vieillissement et des mélanomes.