La bourse-à-pasteur, la bourse des bienfaits
Dans les jardins, les champs, au bord des chemins... la bourse-à-pasteur fleurit un peu partout. Considérée comme une mauvaise herbe, elle mérite pourtant à être connue. Cette plante renferme des propriétés aidant à la cicatrisation, est capable de soulager les maladies de la vessie et vous aidera peut-être à venir à bout de problèmes courants telles que les varices et les hémorroïdes.
[Mis à jour le 14/08/2018] Au XVIe siècle, on employait déjà la bourse-à-pasteur pour le scorbut, maladie provoquée par une carence alimentaire en vitamine C, se caractérisant notamment par des hémorragies. Depuis, on a reconnu ses propriétés hémostatiques et elle est devenue alliée incontournable des femmes qui ont des règles abondantes. Récemment, on a aussi découvert son pouvoir d’antiseptique urinaire.
Son nom latin de Capsella bursa-pastoris vient du fait qu’autrefois les bergers et les pasteurs portaient à la ceinture une bourse de même forme triangulaire et aussi plate que le fruit de cette modeste crucifère. C’est pour sa ressemblance avec cette bourse que le nom de bourse-à-pasteur, ou parfois de bourse-à-berger, lui a été attribué. Cette plante, de cinquante centimètres environ, est considérée comme une mauvaise herbe. Elle pousse sur tous les types de sols et se rencontre aussi bien dans les terrains vagues que les clairières, sur le bord des chemins, en plaine comme en montagne.
Un mets savoureux et guérisseur
En Europe, on mangeait les feuilles aussi bien crues que cuites. Au Japon, où elle fait partie des sept herbes consommées traditionnellement au printemps, elle est hachée et cuisinée avec du riz. En salade, on consomme ses petites fleurs blanches au goût légèrement sucré. Mais, c’est bien plus pour ses propriétés médicinales que pour son goût qu’elle est connue.
En effet, si elle aidait autrefois à soulager le scorbut, elle était également utilisée pour arrêter les hémorragies, d’où le nom de Sanguinaria qu’on lui donnait au Moyen-Âge. Riche en potassium, en alcaloïdes, en flavonoïdes et en principes actifs (vitamine K et tyramine), elle renferme des propriétés aidant à la cicatrisation et à un arrêt rapide des saignements du nez ou d’une coupure.
Oubliée pendant plusieurs siècles, elle réapparaît lors de la Première Guerre mondiale, en Allemagne, où elle servait à arrêter les hémorragies.
Cette plante freinerait également la libération des œstrogènes d’où son emploi traditionnel dans les troubles de la menstruation : son fort pouvoir hémostatique serait très efficace pour diminuer les ménorragies (flux menstruel trop abondant) des jeunes adolescentes et soulager les douleurs qui lui sont associées.
De nouvelles indications
De récentes recherches pharmaceutiques ont prouvé que la bourse-à-pasteur est capable de soulager les maladies de la vessie. Elle est ainsi parfois employée comme antiseptique urinaire et aurait la précieuse propriété de dissoudre les calculs rénaux. En tant que plante médicinale circulatoire, elle vous aidera peut-être à venir à bout de problèmes courants : les varices et les hémorroïdes.
Enfin, la plante est aussi employée aujourd’hui pour lutter contre les troubles cardiaques.
À noter cependant que la bourse à pasteur, ayant une action coagulante et ocytocique (qui précipite l’accouchement), ne doit pas être utilisée en cas d’antécédents de phlébite, de thrombose et, bien sûr, en période de grossesse.
Recette. Infusion pour troubles menstruels
Ingrédients :
- 60 g de plante fraîche
- 1 litre d’eau
- 1 cuillère à café de miel
Préparation :
- À la fin du printemps ou au début de l’été, cueillir des plants entiers de bourse-à-pasteur et bien les laver. N'attendez pas que la plante soit sèche pour l’infusion car une partie de ses propriétés aura disparu.
- Pour un litre d’infusion, hacher 60 g de plants et mettre à infuser dans un litre d’eau bouillante.
- Laisser infuser cinq minutes et ajouter une cuillerée de miel.
- À boire 2 à 3 fois par jour.