L’Actée à grappe noire : une alternative de choix aux hormones de synthèse
La ménopause n’est pas un état pathologique. Cependant, certaines modifications hormonales qui se produisent alors peuvent induire des symptômes désagréables dont la durée, la fréquence et la sévérité varient d'une femme à une autre. Des plus classiques (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, transpiration excessive) aux plus rares (maux de tête, vertiges, palpitations cardiaques, tintements d'oreilles, anxiété, irritabilité, troubles du sommeil, comportement dépressif, atrophie vaginale, sécheresse vaginale par manque d’oestrogènes, spasmes utérins, perte de libido), ces troubles sont incommodants et concernent plus de trois femmes sur quatre. Mais il n’est ni nécessaire ni souhaitable de passer sous les fourches caudines des traitements hormonaux substitutifs de synthèse. Dans son infinie sagesse, la nature offre de nombreuses alternatives à la médication hormonale dont la pratique est de plus en plus contestée, notamment face aux risques réels de cancers, en particulier celui du sein. Parmi ces solutions, l’actée à grappe noire (ou black cohosh) utilisée en médecine traditionnelle amérindienne.
Les scientifiques confirment
Les recherches scientifiques les plus récentes et de nombreuses études cliniques ont confirmé l’utilisation traditionnelle de cette plante, en démontrant que la racine d'actée à grappe noire (Actea ou Cimicifuga racemosa) constitue un traitement alternatif de choix à l'hormonothérapie de substitution pour diminuer les symptômes de la ménopause.
Ainsi, lors d’une étude effectuée en Allemagne sur plus de six cents patientes, 80% des femmes ont constaté une amélioration au bout de huit semaines de traitement. Et près de la moitié d’entre elles ont noté une disparition totale des symptômes. Les chercheurs d’outre-Rhin imputent ces résultats à la richesse de l’actée à grappe noire en composants phyto-oestrogéniques, comme les glycosides triterpéniques (actéine, cimicifugoside) et les isoflavones (formononétine) qui lui confèrent une action oestrogène-like, avec réduction de la production de l'hormone lutéinisante responsable des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes.
Un espoir pour le cancer du sein
Des chercheurs de la Faculté de médecine de Laval, au Canada, ont par ailleurs démontré in vitro que l’actée à grappe noire, aussi appelée racine de squaw, inhibe la croissance des cellules cancéreuses du sein. Cet effet serait au moins aussi important que celui du Tamoxifène, un anti-œstrogène couramment prescrit aux femmes après un cancer du sein pour prévenir les récidives et qui empêche la multiplication des cellules cancéreuses hormono-dépendantes en bloquant l'action de l'oestradiol qui les stimule. Mieux : l'actée permettrait d'utiliser cette plante chez les femmes ménopausées qui ont eu un cancer du sein, sans risque de provoquer une récidive.
Tout récemment, des chercheurs de l'hôpital universitaire de Zurich ont examiné l'interaction entre Cimicifuga racemosa et des cellules cancéreuses du sein. Leur étude atteste que des extraits de Cimicifuga racemosa possèdent un effet inhibiteur sur la prolifération des cellules cancéreuses du sein et favorisent leur mort naturelle (ou apoptose). Dans le même temps, un groupe de chercheurs américains a validé ces résultats. Enfin, lors du "Davoser Tage", un important congrès de médecins qui s’est déroulé il y a peu de temps en Suisse, le pharmacologue H. Jarry, qui s’intéresse à Cimicifuga racemosa depuis des années, a confirmé que les extraits de cette plante ne provoquent pas les effets indésirables observés avec la thérapie hormonale en présence d’un cancer du sein.