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Le souci : une fleur facile

Le souci : une fleur facile

Non, le souci n'est pas synonyme de problèmes ! Au contraire, cette fleur lumineuse soulage bien des maux. Et l'on peut récolter ses pétales, qui sont particulièrement efficaces frais, du printemps jusqu'aux prémices de l'hiver.

Originaire du bassin méditerranéen, le souci est répandu en France par les Romains qui connaissent ses vertus médicinales et apprécient son pouvoir tinctorial. Hildegarde de Bingen, la première à le décrire précisément, s’en servait pour soigner les maladies de peau.

Cependant, ce n’est vraiment qu’entre le XIIè et le XIVè siècle que cette fleur prit une place importante dans nos jardins et officines où il était préconisé par le naturaliste Albert le Grand contre les piqûres et morsures d’animaux venimeux. Son aspect décoratif était également valorisé et on le trouve comme objet de décoration dans de nombreuses peintures sous la forme de bouquets et de couronnes.

Dans son « Herbal » de 1597, le botaniste anglais John Gerard fait figurer des planches en quadrichromies représentant plusieurs variétés de souci. On trouvait chez les épiciers de l’époque des barils pleins de pétales séchés ou en saumure, preuve de l’utilisation intense comme… aliment autant que médicament !

Plus tard, les médecins américains se servirent des fleurs de souci pour soigner les plaies des blessés lors de la guerre de Sécession. Aujourd’hui, ses flavonoïdes, caroténoïdes et autre acide salicylique intéressent la médecine officielle, notamment comme antitumoral, mais aussi comme anti-inflammatoire.

Anti-inflammatoire, antiseptique externe, cicatrisant, hypotenseur...

En usage externe, lotions et cataplasmes soignent blessures et brûlures. Le souci vient à bout des démangeaisons, eczémas… des bébés et des jeunes enfants.

En tisane, le souci est dépuratif. Il sera apprécié pour les problèmes de peau et les maladies éruptives telles la varicelle et la rougeole. Il soulage les problèmes menstruels, sous réserve de commencer à en boire une dizaine de jours avant la date des règles. D’aucuns lui attribuent également des propriétés contre la grippe, la bronchite et la pneumonie (faire infuser 10 minutes une cuillère à soupe de pétales pour une tasse d’eau, boire une à trois tasses par jour pour faciliter l’élimination des toxines).

Utilisez de préférence des fleurs fraîches, après séchage elles perdent de leur efficacité.

Un colorant délaissé

Jadis, le souci était employé comme colorant. Il faisait partie des « plantes à jaunir », ses pétales donnant une couleur jaune crème utilisée pour colorer certains fromages et le beurre. Mais à partir de la fin du XVe siècle, il fut délaissé au profit du safran, puis de colorants de synthèse.

Conseils de culture

Il existe de nombreuses variétés ornementales dans une gamme de couleurs allant de l’ivoire à l’orange fluo en passant par le jaune pur. Toutefois, on privilégiera le souci officinal orange car il est plus riche en carotène et en principes actifs.

Où?

Plante facile, le souci peut pousser dans toute terre, même médiocre, à condition qu’elle soit bien drainée. Cependant, dans une terre moyennement riche, les pieds seront plus vigoureux et florifères. Très tolérant, il préfère le soleil mais accepte la mi-ombre. Trop à l’ombre, il fera de grandes tiges et peu de fleurs.

Quand?

Il est possible de semer sous abri dès février. En pleine terre, les semis auront lieu au début du printemps et/ou à l’automne. Ses fleurs généreuses et lumineuses se ressèment très facilement toutes seules : c’est le vent qui fait office de jardinier. Je profite de ces naissances non désirées qui donnent souvent de belles plantes tard en saison ou tôt au printemps. J’éclaircis d’abord ceux qui se laissent arracher sans résister, et je repique quelques jeunes plants les plus avancés.

Comment?

Le souci est une plante facile, qui s’accommode de tout. Cependant, si vous pincez les jeunes pousses, les pieds seront plus trapus, et si vous enlevez régulièrement les fleurs fanées, la floraison sera plus longue. Cette fleur annuelle très rustique, résistante aux gelées, ne fleurit toutefois pas en période de froid.

À surveiller

Le souci peut être touché par l’oïdium, en général en fin de floraison. Retirez les parties atteintes pour éviter que la maladie ne se propage. Les limaces et autres cagouilles sont friandes des jeunes pousses : surveillez les plants en début de végétation. Quelques pucerons pourront parfois s’y installer en fin de saison : retirez alors les tiges colonisées, pour ne pas traiter les soucis destinés à la consommation ou aux soins divers.

Le tour de main de l’herboriste

  • Lotion

1 petit bol de fleurs, 1 demi-litre d’eau. 

Dans une casserole, versez les fleurs et couvrez d’eau. Amenez à ébullition. Laissez frémir 10 minutes. Filtrez et utilisez pour laver les petites plaies et les brûlures mineures, ainsi que pour nettoyer les peaux acnéiques.

  • Cataplasmes émollients

1 poignée de fleurs fraîches, des compresses.

Hachez les fleurs. Appliquez sur les cors au pied ou les verrues. Couvrez avec une compresse. Laissez agir toute une nuit. Renouvelez plusieurs fois de suite jusqu’à ramollissement du cor ou de la verrue.

  • Huile adoucissante

Fleurs sèches, huile d’olive vierge de première pression à froid, 1 bocal en verre

Remplissez votre bocal de pétales de calendula sans les tasser. Couvrez entièrement d’huile. Laissez macérer un mois. Filtrez. Cette huile vous servira à calmer les irritations cutanées (des adultes comme des bébés), à hydrater la peau après une journée au grand air, à nourrir et protéger les mains avant et après des travaux de jardinage…

Côté cuisine : égayer vos plats 

Parsemez généreusement vos salades de ses jolis pétales (qui sont en fait des fleurs) et vous ferez toujours des heureux. En effet, le souci est riche en bêta-carotène que votre organisme apprécie en le transformant en vitamine A. C'est un bon complément naturel, y compris sec, que l'on peut également ajouter dans les soupes, la pâte à pain ou dans les gâteaux

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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