Le houx, sacré protecteur
Plante druidique, citée aussi dans la bible, le houx est considéré comme une plante protectrice en phytothérapie, notamment contre la fièvre ou comme antirhumatismal. Il est surtout connu et utilisé aujourd'hui sous sa forme d'élixir de Bach pour canaliser les émotions fortes.
Si comme moi, vous vous interrogez, voilà la version chrétienne de l’histoire telle que la raconte le Nouveau Testament. Pourchassés par les soldats d’Hérode, Joseph, Marie et Jésus trouvèrent refuge derrière un houx. À l’approche d’un soldat, la plante étendit ses branches pour les cacher. Marie aurait alors béni le houx en lui conférant la capacité à rester vert toute l’année.
Le houx, incontournable pour les druides
Toutefois, le houx plonge surtout ses racines hors de la religion chrétienne. De nombreux rites religieux existaient autour du houx, bien avant Jésus, chez les Gaulois notamment. Les druides vénéraient particulièrement cet arbre qui figurait en bonne place parmi les sept arbres sacrés de leur bosquet. Il était l’arbre de Taranis, dieu de la foudre, le 8e arbre de l’alphabet druidique. Chez les Celtes, le mois du houx correspondait à la période du 8 juillet au 4 août.
Mais il continuait d’exercer son influence les mois suivant et se partageait avec le chêne les deux grandes saisons de l’année. Fins observateurs, les druides avaient sans doute remarqué que le houx s’accroche souvent au chêne, qu’ils vénéraient par-dessus tout… Une légende galloise d’inspiration druidique prétend que chaque année, le chevalier solaire du Chêne combat le chevalier lunaire du Houx le jour du 1er mai, lors de la fête de Beltaine. Le chevalier du Houx l’emporte toujours mais, magnanime, épargne son rival en échange de la couronne…
Le houx a, il est vrai, quelque chose d’exceptionnel. Jeune, il forme des buissons impénétrables avec ses feuilles hérissées et incurvées dans toutes les directions et un enchevêtrement de branches qui interdit tout accès. Mais avec le temps (il peut dépasser les 300 ans), les troncs dispersés des jeunes sujets fusionnent pour donner un grand arbre dont les branches se déploient et s'évasent suffisamment pour créer un espace intérieur dans lequel se glisser.
Autre particularité, ses feuilles luisantes et hérissées d'épines évoluent vers une forme plus terne et surtout plus lisse lorsqu’il est plus âgé. Il nous rappelle qu'un processus d'évolution se produit aussi à l'intérieur de nous au fil des années, qui nous permet d'atteindre la paix intérieure à mesure que nous pacifions nos émotions. Enfin, et c’est sans doute ce qui avait fasciné les druides, c’est à la fois un poison et un remède.
Un protecteur qui n'en a pas l'air
Peu utilisé de nos jours, sans doute en raison de la toxicité de ses fruits, le houx gagne à être redécouvert car les vertus de ses feuilles et de son écorce sont multiples et puissantes. C’est un excellent tonique réputé non seulement pour ses propriétés diurétiques et laxatives mais aussi antispasmodiques et fébrifuges.
Contre les fièvres intermittentes, il existe d’ailleurs un remède populaire, le « vin de houx » : laissez macérer les feuilles hachées dans l’alcool et complétez de vin blanc. Le houx est surtout un très bon antirhumatismal. Le Dr Jean Valnet conseillait ainsi d’utiliser les feuilles en décoction, à raison d’une cuillerée à soupe par tasse, de laisser bouillir 2 minutes et d’infuser 10 minutes. Pour de bons résultats, il préconisait de boire 2 à 3 tasses par jour, entre les repas.
Une fleur de Bach contre la colère
C’est encore un des élixirs floraux du Dr Bach. Au mois de mai, des grappes de petites fleurs blanches délicatement parfumées jaillissent au cœur des feuilles de l'année. Elles sont recueillies pour fabriquer un élixir floral. Selon le Dr Bach, le houx (Holly en anglais) transforme les émotions fortes de la colère, la rage, la haine, l'envie et la jalousie en amour universel et "il nous protège de tout ce qui n'est pas amour".
Alors, quand vous décorerez votre table de Noël de branches de houx, mettez de côté, pour un instant, son caractère décoratif, voyez-le comme un lien entre les rites druidiques et la tradition chrétienne, un lien entre la jeunesse naïve et impulsive des enfants et la sagesse protectrice des grands-parents. Un transformateur qui convertit la colère en amour.