Les jardins-forêts sont des lieux d’abondance et de diversité
Depuis 1992, Martin Crawford est le président de la fondation anglaise de recherche en agroforesterie. Il nous a ouvert les portes de son propre jardin-forêt dans le Devon, au sud de l’Angleterre. Il y démontre que ce type de solution permet d’assurer la subsistance de plusieurs personnes sur une petite surface.
P & S Votre jardin-forêt semble déborder d’espèces comestibles. Comment faites-vous ?
M. C. L’abondance de ce milieu est exceptionnelle en effet. On pourrait croire que cette jungle est sauvage mais en fait, j’ai agencé l’espace de manière à avoir, comme dans les forêts tropicales, plusieurs strates de plantes, dont une majorité comestibles. J’ai de l’aulne en hauteur, en dessous je mets des arbres fruitiers, puis des arbustes comme le groseillier, et au sol plusieurs plantes herbacées – sceau de Salomon, hosta – dont je consomme les jeunes pousses, de la claytone ou des framboises orange, qui forment un super couvre-sol. On peut ajouter des lianes. Tout a une utilité, il faut la connaître et bien s’en servir. Le cèdre de Chine doit être petit pour que l’on puisse manger ses feuilles.
P & S D’où vous est venue l’idée ?
M. C. Quand j’ai découvert, en 1990, le jardin de Robert Hart, (le pionnier des jardins-forêts en Europe, ndlr) j’ai trouvé cela merveilleux. Il...
possédait sept strates végétales... J’ai voulu essayer. En 1992, j’ai pu louer ce lieu pour un épi de maïs symbolique. J’ai créé la fondation de recherche en agroforesterie afin de mener des expériences. Si les jardins-forêts existent depuis des centaines d’années sous les tropiques, il fallait montrer que cela fonctionne aussi en Europe. Je plante tout ce qui me semble pouvoir pousser... J’essaye d’adapter des arbres, je teste.
P & S Quel est l’intérêt d’un tel milieu ?
M. C. Cela favorise la biodiversité. Dans mon jardin-forêt, 550 espèces poussent sur 1 ha. Un tel écosystème se révèle très résilient face aux ravageurs, aux maladies et au réchauffement climatique. Enfin, je ne passe qu’une heure par jour environ dans le jardin. Cela demande surtout de la surveillance. Pour empêcher le bambou de devenir invasif, il me suffit de couper les jeunes pousses pour les déguster. Avec une surface d’1 ha, je peux nourrir ma famille. Cette idée gagne du terrain et j’accueille de plus en plus d’étudiants lors de mes formations.
Propos recueillis par Claire Lecœuvre www.agroforestry.co.uk
Les régimes hyperprotéiques, fréquents chez les sportifs et les personnes voulant maigrir, posent question quant à leurs effets sur la santé. Des chercheurs de l’université de Grenade (Espagne) les ont étudiés chez le rat, en distinguant les protéines animales et les protéines végétales. Ils ont ainsi montré que ces dernières amélioraient jusqu’à 7 % le contenu en calcium des os. Conclusion : les personnes au squelette fragile auraient intérêt à consommer des aliments à base de soja.
Elena Nebot et al. dans Food and Function, 2014.
Des chercheurs espagnols ont découvert chez une plante un talent prodigieux pour accumuler de grandes quantités d’arsenic : il s’agit de la corrigiole à feuilles de téléphium (Corrigiola telephiifolia). Cette dernière ne se contente pas d’être la candidate idéale pour les travaux de dépollution des sols : elle est connue depuis longtemps par les tradipraticiens marocains sous le nom de serghina, un remède contre les migraines.