Ne pas se laisser parasiter
Les micro-organismes pathogènes n’ont jamais cessé d’être une cause majeure de problèmes de santé publique. La médecine a fait des progrès, mais les impasses thérapeutiques restent fréquentes. Dès lors, pourquoi ne pas se tourner vers les huiles essentielles, qui ne sont rien d’autres que les armes anti-prédateur du végétal, et qui apportent une réponse à la fois naturelle et efficace.
Du latin parasitus, (para, « à côté de », et sitos, « nourriture »), le parasite est un terme générique qui définit un organisme se nourrissant (et/ou se reproduisant) sur les réserves d’un autre organisme, son hôte, et bien souvent à ses dépens. Le parasitisme existe dans l’ensemble du monde vivant, microscopique ou non, insectes, acariens, bactéries, virus, champignons, protozoaires... Les plus communs et les plus fréquemment rencontrés en Europe sont les parasites visibles à l’œil nu comme les puces, poux, tiques et certains vers intestinaux (ténia, ascaris, oxyure...). Ces infections ont un point commun : l’hôte qui héberge le parasite voit ses ressources vitales (physiologiques, énergétiques et même psychiques) diminuer au détriment de son état de santé, voire de sa vie.
Certaines parasitoses ont traditionnellement été mises en relation avec la promiscuité, des conditions de vie précaires, un mauvais respect des règles d’hygiène (toilette quotidienne, lavage des mains et du linge) mais force est de constater que l’on sort souvent aujourd’hui de ce contexte. Le pou, par exemple, gagne du terrain comme une épidémie et semble avoir acquis une résistance aux traitements conventionnels. En parallèle, la population victime (on parle bien de « tête à poux ») paraît moins à même de barrer la route au parasite.
Traitement de fond
Si les modes de parasitisme évoluent et s’adaptent, on note aussi que certaines maladies parasitaires réapparaissent, comme la gale, et cela dans tous les milieux sociaux, même si elle est favorisée par la précarité sociale. La gale redevient aujourd’hui un réel problème de santé publique. Cette constatation montre à l’évidence la nécessité de s’interroger sur la qualité de nos moyens de défense qui semblent en berne puisque des micro-organismes, qui étaient tenus en respect, reprennent le dessus.
Les médecines de terrain, notamment promues par les naturopathes, les homéopathes et les aromathérapeutes, consistent non seulement à lutter contre l’organisme pathogène, mais également à assainir le terrain. Ce traitement de fond est à personnaliser et à adapter à l’individu malade pour rétablir l’équilibre des fonctions vitales. Il consistera à écouter les faiblesses éventuelles des grandes fonctions organiques – à savoir celle du foie, des reins et du cœur –, à préserver l’équilibre intestinal, véritable carrefour immunitaire, et à prendre en charge tout état de stress et de fatigue installé.
En effet, lorsque l’organisme est fatigué et déstabilisé (choc émotionnel, stress professionnel, excès alimentaire ou agression externe climatique et microbienne), le premier système à en percevoir les effets est celui de l’immunité. Ce système est en fontionnement permanent, jour et nuit. Les actions qu’il mène ne sont pas toujours perceptibles mais sont nécessaires pour rester en bonne santé. Parce qu’elles sont immunostimulantes – plus exactement immunomodulantes –, les huiles essentielles auront d’emblée un effet sur le terrain.
Les huiles essentielles doivent leur propriété de « moduler » l’immunité d’une personne, à leur nature même. En effet, pour chaque végétal, les molécules que l’on retrouve dans son huile essentielle remplissent certaines fonctions qui toutes vont dans le sens de la survie de la plante. Ces principes actifs sont ainsi chargés par exemple de mettre en place un mode de communication entre les individus de la même espèce quand ils peuvent faire l’objet d’attaques, ou lui permettent de se protéger des prédateurs et des parasites ravageurs. Il est intéressant d’observer que la sécrétion de ces molécules n’est pas constante mais qu’elle évolue avec les saisons, l’intensité lumineuse, etc. À titre d’exemple, la sarriette des montagnes s’enrichit en phénols (les molécules anti-infectieuses et immunitaires) à partir du printemps quand elle est plus susceptible de subir des attaques. Et la concentration sera maximum à la fin de l’été. Au moment de la floraison de la menthe poivrée, sa concentration en cétone augmente au sein de ses organes producteurs (sommités fleuries). Ces molécules étant particulièrement neurotoxiques, elles contribuent à éloigner les prédateurs attirés par ses fleurs. Ces plantes vivaces ont donc bel et bien une immunité adaptative qui varie en fonction du cycle végétatif, mais aussi des agressions diverses. Et nous en profitons par l’intermédiaire des huiles essentielles.
L’essence : une toute puissance naturelle
Ainsi, les essences les plus adaptées en terme d’infections parasitaires sont celles riches en phénols, offertes par des plantes liées à l’élément feu comme la sarriette des montagnes, l’origan compact, le clou de girofle, le thym à thymol ou à carvacrol... Ces huiles sont celles qui piquent le nez à l’inhalation, leur caractère caustique est flagrant pour le nez et les yeux dès l’ouverture du flacon. Elles débarrassent l’environnement sur lequel elles se trouvent des micro-organismes potentiellement pathogènes et ont une activité préférentielle sur les bactéries et les parasites. Leur causticité les rend difficilement utilisables autrement que par la voie orale. L’aldéhyde cinnamique présent dans l’HE de cannelle écorce est lui aussi une référence incontournable en matière de traitement antiparasitaire. Cette essence d’écorce est connue depuis la nuit des temps pour sa puissance anti-infectieuse, notamment dans la lumière intestinale. La mélaleuque (Melaleuca alternifolia), plus communément appelée tea tree, fournit une essence sur une autre tonalité biochimique. Particulièrement antibiotique, antifongique et antiparasitaire, elle constitue par exemple un excellent antipoux pour les plus petits. Elle est intéressante sur tous les parasites intestinaux lorsqu’elle se trouve en contact direct avec le parasite à éliminer.
Dans la synergie, le thym à saturéioïdes apporte l’empreinte de Thymus vulgaris incontournable dans des épisodes infectieux. Choisir le chémotype de thym n’est cependant pas toujours évident. Le choix du thym à saturéioïdes repose surtout sur ses propriétés immunomodulantes par rapport aux autres huiles de la synergie. C’est l’essence de l’impasse infectieuse, qu’elle soit dans le sens du déficit immunitaire, du dérèglement ou du débordement. Ce thym réinforme l’organisme sur ses capacités à se défendre et à savoir quand il est juste de dire non à l’invasion. Cette synergie s’utilise exclusivement par voie interne du fait de sa dermocausticité (due à la cannelle et la sarriette). Lorsque le parasite se localise au niveau de la peau, on associera à la prise orale une autre synergie à appliquer localement.
Dans tous les cas l’association d’HE antiparasitaires, élargit le spectre anti-infectieux et apporte un gage d’efficacité optimale. L’absorption intestinale des molécules aromatiques permet le passage dans la circulation générale. Les actifs sont donc véhiculés dans tous les organes et les tissus et travaillent à détruire tout intrus, quelle que soit sa localisation.
Ma formule aroma. Soigner une parasitose
Indications. Soutien immunitaire, accompagnement d’une infection bactérienne, virale, parasitaire ou fongique aiguë ou chronique, prévention des infections parasitaires intestinales tropicales.
- HECT de cannelle de Ceylan écorce (Cinnamomum zeylanicum) : 1 ml
- HECT de tea tree (Melaleuca alternifolia) : 1,5 ml
- HECT de sarriette des montagnes (Satureja montana) : 1,5 ml
- HECT de thym à saturéioïdes (Thymus vulgaris CT satureioides) : 1 ml
- Huile végétale alimentaire de lin ou de colza : QSP 10 ml
HECT : huile essentielle chémotypée.
Propriétés. Immunomodulante, anti-infectieuse à spectre large, préventive et curative, action antiparasitaire privilégiée sur les parasites à localisation intestinale.
Préparation. Dans un flacon en verre teinté de 10 ml muni d’un compte à gouttes, verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées. Pour 1 millilitre, l’équivalent est de 30 gouttes. Compléter avec l’huile végétale jusqu’en haut du flacon, fermer et agiter.
Voie sublinguale :
- Déposer 6 gouttes de la synergie sur un peu de mie de pain, en former une boulette et l’avaler avec un peu d’eau fraîche en milieu de repas. Matin et soir, pendant 3 semaines.
- En parallèle, prendre 3 gouttes d’essence de citron bio en bouche, matin et soir pendant 3 semaines.
Contre-indications. Enfants de moins de 6 ans, femme enceinte et allaitante.
Quelques conseils
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Pas d’automédication avec les cétones
Les huiles essentielles à phénols ne sont pas les seules à avoir une action destructrice sur les parasites, les HE riches en molécules cétoniques se révèlent aussi très efficaces, mais leur emploi nécessite l’avis d’un thérapeute averti. En effet les cétones possèdent une toxicité neurologique (dégénérescence nerveuse). Parmi ces HE parasiticides, citons les HE de chénopode, de boldo, de menthe pouliot.
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Des toxines à éliminer
Une infection parasitaire peut être sournoise et sans symptôme caractéristique. Elle peut aussi s’exprimer par des douleurs diffuses, des symptômes généraux correspondant à un relargage de toxines par le parasite. Le traitement aromatique s’accompagnera alors d’un soutien diurétique et hépatique. L’essence de citron est proposée conjointement pour ses propriétés hépato-protectrices, ainsi que des tisanes drainantes.
À Faire :
- Prendre 3 gouttes d’essence de citron bio en bouche matin et soir pendant trois semaines.
- Boire 3 tasses par jour de tisane composée à parts égales de pissenlit, verge d’or, busserole, feuille de chêne. Vous pouvez limiter le mélange à deux plantes seulement.
Traitement. Asphyxier le parasite de la gale
Cette maladie parasitaire semble en recrudescence depuis 2008. Elle se manifeste par des lésions inflammatoires et prurigineuses (à recrudescence nocturne) à la surface de la peau, localisées le plus souvent sur les mains et les poignets, quelquefois aussi sur les fesses, le dos, l’ombilic et les organes génitaux. Ces sillons correspondent au trajet et à la localisation momentanée du parasite, qui est un acarien. Son traitement allopathique est laborieux. L’aromathérapie offre des résultats très intéressants sur le parasite lui-même et surtout sur le système immunitaire de l’hôte. Le traitement par voie interne (la formule du mois) est alors associé à un traitement local.
À Faire :
Le principe consiste à asphyxier le parasite par des pansements occlusifs aromatiques à laisser poser pendant 30 minutes, 2 fois par jour, pendant 3 jours de suite, puis de renouveler ce protocole une vingtaine de jours après (durée du cycle de reproduction du parasite). Le gel peut être commandé en pharmacie ou réalisé à la maison :
- HE de clou girofle 1 g,
- HE de tanaisie annuelle 1 g,
- HE de menthe poivrée 1 g,
- HE de tea tree 1 g,
- huile végétale de nigelle ou de neem 3 g,
- gel d’aloé vera QSP 100 g.
Il est impératif de traiter tous les membres d’une même famille (voie interne et externe). Le sujet est contagieux même pendant la période d’incubation. Il faut également déparasiter l’habitat.
Précaution. Ce traitement est contre-indiqué chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 6 ans.