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Éloigner les cancers typiquement féminins

alimentation saine

De nombreuses études ont fait le lien entre l’alimentation et plusieurs types de cancers, en particulier les cancers typiquement féminins comme le cancer du sein. Les effets bénéfiques de certains nutriments sont également avérés en cas de cancer déclaré ou en période de rémission. Des éléments à adapter à chacune, mais dont voici les grands principes.

Les cancers féminins dits hormonodépendants regroupent les cancers du sein, des ovaires et de l’utérus (cancer de l’endomètre, et non du col de l’utérus). On les surnomme ainsi parce que les hormones sexuelles telles que les oestrogènes jouent un rôle dans leur développement. Le cancer du sein est celui qui est le plus étudié et pour lequel on a le plus de données, notamment en ce qui concerne les facteurs nutritionnels et environnementaux favorisant sa survenue. Si les données sont plus rares pour le cancer de l’endomètre et des ovaires, ces recommandations ne pourront que vous être bénéfiques. Commencez par privilégier une alimentation pauvre en sucre à index glycémique élevé, car on sait que le cancer est addict au sucre et notamment au glucose, son principal nutriment énergétique. Bannissez donc les sucreries, les aliments raffinés, les boissons de type soda et les plats industriels. Faites une large place aux céréales complètes (blé, épeautre, mais aussi millet, quinoa et sarrasin) et aux légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs), qui présentent en outre l’avantage d’être de bonnes sources de protéines, utiles pour être en forme.

En les faisant tremper une nuit dans de l’eau froide, vous les rendrez plus digestes et plus nourrissantes. On active ce faisant les enzymes de la graine, ce qui initie une prédigestion. Les fruits et légumes doivent être consommés quotidiennement, sans forcément s’arrêter à la recommandation officielle de manger cinq fruits et légumes par jour. Créez des assiettes colorées aux tons chaleureux mêlant carotte, céleri, salsifis, poireau, kiwi, orange, papaye et kumquat. Préférez une cuisson à la vapeur pour conserver un maximum de nutriments. Et si vous utilisez la cuisson à l’eau, consommez l’eau de cuisson. Cela peut faire un délicieux bouillon que vous rendrez un peu plus consistant en y ajoutant des perles de tapioca.

Quid du soja ?

Invitez aussi souvent à votre table la grande famille des choux ou crucifères (chou vert, brocoli, chou rouge, choukale, chou-fleur, etc.), ils sont réputés depuis longtemps pour leurs vertus anticancer grâce à leur teneur en glucosinolates, des composés soufrés qui leur donnent aussi leur saveur un peu piquante et légèrement amère. Ils sont en outre très intéressants car peu caloriques, et sont riches en fibres, en sels minéraux et en vitamines.

Impossible de traiter des cancers féminins sans évoquer les phytoestrogènes et notamment le soja. Sa consommation reste aujourd’hui controversée. En effet, les phytoestrogènes sont des molécules produites par les plantes qui ont une structure proche de l’oestradiol et qui peuvent avoir une activité oestrogénique une fois ingérées. Il en existe plusieurs types, les principaux étant les isoflavones et les lignanes. Les isoflavones (génistéine, daidzéine, glycitéine) sont présentes en grande quantité dans le soja, sur lequel ont porté la plupart des études sur les phytoestrogènes. On en trouve aussi à des taux beaucoup plus faibles dans le thé vert, les légumineuses, les cacahuètes.

Les graines de lin sont la principale source de lignanes, mais on en trouve aussi dans l’avoine, l’orge, les brocolis, les fraises, les graines de tournesol et de pavot.
D’après les études, une consommation régulière de phytoestrogènes préviendrait la survenue des cancers hormonodépendants et notamment du sein. En revanche, en cas d’antécédent de cancer, les études sont plus mitigées, et beaucoup de médecins appliquent le principe de précaution en recommandant d’éviter les sources les plus riches comme le soja ou le lin. Les teneurs des autres aliments étant faibles, cela ne pose pas de problème. Toutefois, les dernières études tendent à montrer que la consommation de soja pourrait diminuer le risque de récidive et de mortalité. Pour sa part, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) estime qu’une dose quotidienne inférieure à 1 mg d’isoflavones par kilo de poids corporel ne présente pas de risque.

Attention au surpoids

Enfin, certains nutriments sont à surveiller. C’est notamment le cas de la vitamine D, dont la carence augmente le risque d’évolution défavorable en cas de diagnostic de cancer du sein. Si la vitamine D est synthétisée en majorité par notre organisme via le cholestérol et les rayons UV, ne négligez pas les sources alimentaires (oeufs, fromage et beurre). La vitamine C pourrait aussi jouer un rôle bénéfique. Bien qu’actuellement les études portent sur les cancers du pancréas et des poumons, ses propriétés antioxydantes ne peuvent qu’être bénéfiques. Elle aide à lutter contre la fatigue (souvent très présente, notamment en raison des traitements) et participe au renforcement du système immunitaire affaibli par la chimiothérapie. Vous la trouverez cet hiver en belle quantité dans le kiwi, la mandarine, l’orange, la mangue, le chou vert, l’oignon et le persil.
Tous ces conseils ne doivent pas vous faire oublier l’importance de l’hygiène de vie. Faites du sport et luttez contre le surpoids, car l’obésité augmente le risque de cancer en modifiant les taux hormonaux.

Le cancer est souvent perçu comme une adversité contre laquelle on ne peut rien. Pourtant, quantité d’études ont démontré qu’il existe un lien direct entre nos habitudes de vie et la progression du cancer. Voici dix recommandations essentielles pour réduire le risque de développer cette maladie :
1. Arrêter de fumer ;
2. Maintenir un poids santé ;
3. Limiter la viande rouge ;
4. Consommer légumes et fruits en abondance ;
5. Faire de l’activité physique régulièrement ;
6. Boire du vin rouge ;
7. Limiter le sel ;
8. Éviter les rayons UV ;
9. Ne pas consommer de suppléments sans raison médicale ;
10. Suivre à la lettre ces conseils si déjà atteint de cancer.
Cinzia Cuneo cofondatrice de SOSCuisine.com

Junk food : une raison de plus de l’éviter !

Une étude publiée en mars 2017 dans la revue Cancer Research a démontré qu’une alimentation pro-inflammatoire riche en sucres à index glycémique élevé, viande, friture et céréales raffinées pendant l’adolescence augmente de 35 % le risque de survenue d’un cancer du sein avant la ménopause. Ce risque peut augmenter jusqu’à près de 50 % si cette alimentation est poursuivie au début de l’âge adulte. Une raison de plus d’apprendre à nos ados à éviter la malbouffe !

Avoir la pêche en hiver

Ce n’est pas la saison de la pêche, et pourtant elle serait un atout majeur pour prévenir le cancer du sein et contrôler son extension. C’est ce qu’ont mis en évidence des chercheurs américains : des extraits de pêche donnés à des souris ont inhibé la croissance tumorale et les métastases du cancer du sein. Ce seraient les polyphénols présents dans le fruit qui inhiberaient l’expression de certains gènes clés. Les chercheurs estiment que, chez une femme de 60 kg, cela reviendrait à consommer 2 à 3 pêches par jour, soit environ 340 mg de polyphénols. Comment consommer des pêches en hiver ? Optez pour des fruits séchés, dont la teneur en polyphénols reste importante. La congélation affecte peu les polyphénols, mais seulement sur des durées courtes. 

Surveiller les phytoestrogènes

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), en dessous de 1 mg d’isoflavones par kg de poids corporel par jour, il n’y a pas de risque. Si le soja fait partie des aliments les plus riches en isoflavones, cela dépend aussi du type de soja (haricot mungo ou soja jaune) et de sa préparation (fermenté, lait, etc.).

QUANTITÉ D’ISOFLAVONES (pour 100 g d’aliment)
Farine de soja 178 mg
Yaourt 80 mg
Tempeh* 44 mg
Miso** 43 mg
Tofu 23 mg
Lait de soja 10 mg
Sauce soja 1,6 mg

À titre de comparaison
Cacahuètes 0,26 mg
Pois chiche 0,1 mg
Thé vert 0,05 mg *
Soja fermenté
** Haricots mungo, riz et ferment 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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