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Tonifiez-vous avec le chaga !

chaga

Le chaga est un champignon qui pousse sur les bouleaux et merisiers, avec lesquels il est en symbiose. Traditionnellement utilisé comme tonifiant par les peuples premiers de Sibérie, il s’est fait connaître en Europe de l’est mais aussi au Canada pour ses effets positifs en cas de cancer. Sa richesse en antioxydants le rend particulièrement utile en hiver, mais aussi pour soutenir tous les organismes dévitalisés.

C’est une masse noirâtre et d’un aspect ingrat. Il n’a pas de pied, ni de tige, ni de chapeau. Ce champignon n’est qu’un bloc de mycélium qui pousse à même le tronc de l’arbre et se présente comme une excroissance peu esthétique et facilement repérable. À l’œil, il ressemble à du charbon, au toucher à du bois. Mais c’est malgré tout un champignon, l’Inonotus obliquus, plus communément appelé chaga. C’est son nom russe, tel qu’il a été emprunté aux Khantys, un peuple indigène de Sibérie qui connaît et utilise ce tonifiant depuis des temps très anciens.

Ce parasite (appelons les choses par leur nom !) pousse de préférence sur les bouleaux blancs, avec lesquels il vit en symbiose. Par respect pour cet équilibre, les exploitants ou amateurs qui récoltent le chaga doivent donc prendre garde à ne pas abîmer l’arbre pour ne pas compromettre la survie des deux organismes. Et il ne faut jamais prélever le champignon en entier, car cela empêcherait toute repousse. La règle est d’en laisser environ un tiers, pour qu’il puisse repousser et que la symbiose entre le bouleau et le chaga se poursuive harmonieusement. Ces précautions sont d’autant plus importantes que la croissance du chaga est très lente et qu’il n’est pas non plus si répandu. Une cueillette trop intensive et peu soigneuse risquerait de le faire disparaître de l’écosystème.

Riche en acide bétulinique

Le chaga a deux amours : les bouleaux et le froid. Le bouleau est sans conteste son arbre de prédilection. Et le chaga semble se développer d’autant mieux que le climat est rigoureux, ou tout au moins continental. En conséquence, son territoire s’étire tout au long de la partie septentrionale de l’hémisphère nord. Il est chez lui dans les forêts de Sibérie, de Russie, de Scandinavie, d’Europe de l’Est et du Nord, ainsi que dans l’Alaska et le Canada, dans le nord des États-Unis, ou encore en Corée et au Japon. En France, on en trouve en Auvergne, où le climat semble lui convenir très bien.

Son goût pour les températures basses n’empêche pas le chaga de croître tout au long de l’année, lentement mais sûrement, et il peut donc être récolté en toute saison. Certains avancent que ces propriétés sont plus fortes s’il a été récolté en hiver, car le froid augmente sa teneur en acide bétulinique. Ces stérols végétaux agissent comme des piégeurs efficaces des radicaux libres et induisent la mort programmée des cellules cancéreuses. Dans tous les cas, le chaga doit rapidement être séché après cueillette, ou alors conservé sous vide. Et il ne doit pas trop voyager entre la cueillette et le conditionnement, si l’on ne veut pas qu’il se détériore et perde ses vertus pour la santé.

Renforce le système immunitaire

Malgré son apparence peu engageante et le qualificatif de parasite (mais vivant en symbiose avec son hôte !), le chaga est un champignon bienfaisant. Les peuples indigènes de Sibérie et de l’Oural (Khantys, Komis...), et les peuples natifs d’Amérique du Nord (Cris, Ojibwés…) s’en servent depuis des temps immémoriaux comme d’un revigorant qui prévient les maladies les plus diverses et permet de mieux supporter les rigueurs du climat. Il était connu et apprécié en Chine ancienne comme fortifiant équilibrant le qi. Les Russes, puis les autres peuples slaves d’Europe de l’Est l’ont incorporé à leurs propres médecines dès le XVIe siècle. Le chaga a même droit à une consécration littéraire : Alexandre Soljenitsyne en parle dans son roman, Le Pavillon des cancéreux (1968) comme d’un tonifiant précieux pour les habitants de ces régions. Les scientifiques russes ont d’ailleurs été les premiers à étudier les vertus médicinales de ce champignon : en renforçant le système immunitaire, il peut aider à prévenir l’asthme et les allergies. En détoxifiant le foie et le système digestif, il est utile pour pallier les effets secondaires des chimiothérapies. Au quotidien, c’est un tonifiant, un immunostimulant, et en tant que complément alimentaire, il est autorisé par les normes européennes. Riche en antioxydants, il est et c’est un détoxifiant.

Néanmoins, il peut interagir négativement avec les médicaments antidiabétiques, ainsi qu’avec les anticoagulants. On ne peut assimiler le chaga directement, il faut procéder à sa décoction, ou alors le boire en infusion après qu’il a été râpé ou réduit en poudre. Sous forme de boisson, son goût peut être plaisant, évoquant les arômes d’un sous-bois. Et à l’inverse de la caféine ou de la théine, il n’est pas un excitant. Voilà donc un tonifiant qui n’altère pas votre humeur !

 

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