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La maison du Dr Bach, l’essence des émotions

La maison du Dr Bach

C’est au cœur d’un paysage verdoyant et romantique du sud-est de l’Angleterre que le Dr Edward Bach s’installe à la fin de sa vie. Dans sa propriété connue sous le nom de Mount Vernon, nous replongeons dans les années 1930, époque à laquelle il met au point ses 38 élixirs floraux. Nous découvrons aussi un jardin toujours productif dont les remèdes rayonnent encore dans le monde entier.

Un mardi ensoleillé de septembre, dans le sud-est de l’Angleterre, nous  sommes accueillis à Mount Vernon, la propriété où le Dr Edward Bach s’installe en 1934. C’est ici que le médecin passera deux années très fructueuses, puisqu’il y met au point son fameux système de 38 élixirs floraux à employer comme rééquilibrants émotionnels. La coquette maison et son jardin un peu sauvageon nous transportent immédiatement dans son univers, et Stefan Ball, directeur de ce lieu désormais connu sous le nom de Centre Bach (prononcer « batche » en anglais), nous en dévoile quelques secrets. On apprend d’abord que le chèvrefeuille qui grimpe sur la porte d’entrée a été planté par le Dr Bach lui-même. Cet arbuste procure la matière première de l’élixir floral dénommé Honeysuckle, son seizième remède. Depuis quelques mois, plusieurs pièces de la maison ont été décorées avec des photos et divers objets ayant appartenu au Dr Bach. Dans son ancien cabinet de consultation trônent encore de rustiques fauteuils en bois qu’il avait lui-même fabriqués.

Le jardin abrite environ la moitié des fleurs qui entrent dans la conception des élixirs floraux. Dans un joli fouillis végétal, on distingue les petites fleurs jaunes de l’aigremoine eupatoire, le feuillage grimpant de la clématite, les pétales bleutés de la chicorée sauvage, les fins épis de la folle-avoine ou encore les feuilles vacillantes du peuplier tremble, sources de différents remèdes floraux, respectivement Agrimony, Clematis, Chicory, Wild Oat et Aspen. « Nous nous faisons du souci pour la pérennité du remède Elm », confie Stefan Ball en désignant un orme mal en point ...

: cette espèce végétale, en Grande-Bretagne comme en France, souffre d’une maladie appelée graphiose qui empêche l’arbuste d’atteindre l’âge adulte. Plus loin, un vieux pied de prunier myrobolan dont les fleurs servent à fabriquer le remède Cherry Plum témoigne du passé : c’est Nora Weeks, l’assistante du Dr Bach, qui l’a planté ici il y a plus de huit décennies ; c’est elle qui, la première, a découvert la maison de Mount Vernon, où elle a poursuivi le travail du médecin après son décès en 1936.

Simplicité et partage

Les cueillettes de fleurs s’étalent de février à septembre, et celles qu’on ne trouve pas dans le jardin de Mount Vernon sont cueillies dans la campagne alentour, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres. Exception faite de l’olivier et de la vigne (Olive et Vine) : leurs fleurs sont évidemment récoltées dans des régions plus chaudes... Aujourd’hui encore, les plantes sont cueillies à la main puis solarisées, c’est-à-dire plongées dans une eau de source et laissées au soleil pendant deux à trois heures. Pour certaines, une autre méthode est requise, celle de l’ébullition. On obtient ainsi les 38 essences mères qui sont diluées et mises en bouteilles en vue d’être commercialisées par la marque Bach Original.

Difficile d’imaginer qu’à partir de ce petit jardin sont produits des flacons à destination d’une soixantaine de pays ! C’est une grande fierté pour Stefan Ball, qui considère ainsi participer à la réalisation du souhait de son mentor : « Le Dr Bach voulait mettre en place un système de soin certes simple et naturel, mais qui profiterait au plus grand nombre pour que le maximum de personnes puisse avoir les meilleures chances de guérison. » Le lieu abrite également un centre de formation où l’on vient du monde entier pour apprendre l’usage de ces remèdes. Simplicité et partage, des valeurs mises en exergue au Centre Bach, l’épicentre d’une grande « famille des fleurs ».

Comment y aller

En voiture depuis Londres
Prendre l’autoroute M4 ouest et tourner à la jonction 8/9 en direction de Henleyon- Thames. Suivre la route qui traverse Henley et tourner à droite au feu en direction de Wallingford. Prendre la sortie vers Didcot puis tourner à droite en direction de Brightwell-cum-Sotwell. Dépasser l’église sur la gauche avant d’arriver au Centre Bach.
Pratique
Mount Vernon, Bakers Lane, Brightwell-cum-Sotwell, Oxon, U.K. Tél.: +44 (0)1491 834678. Ouvert du lundi au vendredi, 9h30-16h. Fermé samedi et dimanche, les jours fériés britanniques et entre Noël et le jour de l’an. www.bachcentre.com.
Hébergement
L’Alouette Bed & Breakfast propose des chambres doubles à partir de 70 £, www. alouettebandb.co.uk. Essayer aussi le restaurant Red Lion à Brightwell-cum- Sotwell où le Dr Bach allait souvent boire une bière, www.redlion.biz.

Des élixirs qui sauvent

Si le Dr Bach a terminé d’élaborer son système de soins à Mount Vernon, ce n’est pas le cas de son célèbre Rescue. Contenant au départ trois élixirs – Rock Rose, Impatiens et Clematis –, il a été créé en 1930 alors que le Dr Bach vivait sur la côte est de l’Angleterre. Un jour de grosse mer, il porte secours à un jeune pêcheur naufragé et inanimé. « Le Dr Bach considérait le Rescue comme sa 39e fleur », confie Stefan Ball, directeur du Centre Bach. Finalisé en 1936, l’année de la mort du médecin, le remède est agrémenté de deux autres fleurs, Cherry Plum et Star of Bethlehem. Quatre-vingts ans après sa création, il est toujours autant d’actualité. Aujourd’hui, le mélange compte donc cinq fleurs à prendre en cas de choc émotionnel ou physique. « Rescue doit être réservé aux cas d’urgence », précise Stefan Ball qui regrette que  ce remède star fasse parfois de l’ombre de la démarche thérapeutique globale du Dr Bach.

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