Une herboristerie à Rochefort
Impossible de rater cette herboristerie récemment ouverte dans le centreville de Rochefort. Sa belle devanture vert-de-gris affiche son nom plein de promesses : Le Pouvoir des plantes. Passez la porte et vous rencontrerez Quitterie Coustols, une jeune femme enthousiaste de 28 ans possédant une solide formation en phytothérapie.
J’ai découvert les plantes à travers l’entomologie : j’adorais les insectes et leurs relations avec le monde végétal. J’ai commencé dès l’adolescence à faire des herbiers. J’ai d’abord rêvé de devenir naturaliste. Mais dès le lycée, j’ai compris qu’on nous poussait à l’hyperspécialisation : il fallait choisir entre l’entomologie et la botanique.
Après le bac, mon choix s’est porté sur l’herboristerie, une discipline qui m’ouvrait sur des sujets naturalistes très différents. J’ai alors intégré l’École lyonnaise des Plantes médicinales. Je me suis ensuite envolée pour le Canada, où j’ai étudié à l’école Flora Medicina : c’est une formation à l’issue de laquelle on prête serment comme herboriste-phytothérapeute ! Cette école est reconnue par la Guilde des herboristes, et, là-bas, les consultations sont remboursées.
La situation n’est pas aussi avancée en France. Je m’en suis bien rendu compte quand j’ai voulu ouvrir ma propre herboristerie à Rochefort. Les banques n’y croyaient pas. Alors, pour obtenir un financement, j’ai dû ajouter à mon projet un espace bar-restaurant bio. Au bout du compte, la vente de plantes médicinales fonctionne mieux que la restauration.
Dans cette boutique, je propose de nombreuses plantes en vrac et je réalise des mélanges...
sur mesure. Je travaille avec un grossiste bio. Des producteurs locaux sont venus me démarcher pour que je commercialise leurs plantes, mais les volumes qu’ils me proposaient étaient insuffisants face aux besoins de l’herboristerie. Une vingtaine de plantes proviennent de France (mélisse, ortie, cassis, tilleul, verveine). Le reste vient d’Espagne, du Portugal, de Bulgarie ou de plus loin ( Ceylan, Madagascar, Inde). Mais je refuse le made in China. Je travaille aussi avec un producteur de spiruline de la région.
Je prends aussi le temps de renseigner les clients sur les plantes, sur la façon de préparer des tisanes, les décoctions, etc. Je pense que le succès de mon herboristerie tient à ces échanges, même si mes prix sont peut-être plus élevés que dans certains magasins bio du coin. J’organise aussi des ateliers autour de l’utilisation des huiles essentielles. C’est Catherine Dos Santos, formée comme moi à l’école de Lyon, qui les anime. Je suis moi-même plus tournée vers la phytothérapie que vers l’aromathérapie.
À tester
Tisane froide pour les articulations
Du fait de la proximité des Thermes de Rochefort, Quitterie Coustols reçoit de nombreux curistes qui recherchent des solutions phyto à leurs problèmes articulaires. Sa formule magique ? Un mélange de cassis, prêle et ortie, qu’elle associe à raison de 40 % pour la première plante et 30 % pour les autres. Le cassis apaise les douleurs, tandis que les autres vont aider à la reminéralisation. Infusez longuement les plantes et buvez jusqu’à 3 fois par jour. Quitterie propose d’y ajouter de la menthe pour le goût et de boire la tisane en thé glacé.
Initiatives
La WWF nous aide à manger durable L’ONG WWF s’est associée avec Florent Ladeyn, chef cuisinier écolo, pour nous proposer des « recettes durables ». Valoriser le vert des poireaux ou utiliser l’inertie du four encore chaud pour cuire des aliments à feu doux, voici quelques idées que propose, en vidéo, le jeune chef engagé. Une belle façon de montrer qu’on peut à la fois manger bon et sain tout en réduisant son impact sur l’environnement. wwf.fr/recettes-durables
Les circuits courts ont leur appli
L’application Biovor permet d’être mis en relation avec des producteurs bio de la région Île-de- France. Il suffit de s’inscrire sur la plateforme. Les agriculteurs, situés à moins de 150 km du lieu de commande, fixent leurs prix, et la vente se fait sans intermédiaire. Fruits, légumes, mais aussi oeufs ou fromages respectent autant les saisons que les critères de l’agriculture bio, en offrant des prix raisonnables. La livraison à domicile ou en pointrelais se fait par camion ou coursier-cycliste lorsque c’est possible. L’application a pour objectif de s’étendre à Lyon et Marseille, puis à l’ensemble du territoire. Une façon connectée de rapprocher citadins et agriculteurs pour une alimentation locale. www.biovor.com