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Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Soigner les plantes comme des personnes

Chantal Rault

Tombée sous le charme d’une petite ferme de l’Allier, Chantal Rault s’est lancée sur le tard dans la culture de plantes médicinales et l’élaboration de tisanes. Son approche met à l’honneur respect de la biodiversité et gestion économe des ressources. En conjuguant curiosité, rigueur et passion.

J’ai démarré très tard la culture et la cueillette de plantes médicinales. Mon mari Dominique et moi avions presque la cinquantaine. En 1995, j’ai décroché un brevet d’aptitude professionnelle agricole. Longtemps, je n’ai rien fait de ce diplôme. Jusqu’au jour où nous sommes tombés sur cette vieille maison dans l’Allier, avec un terrain d’un hectare et demi. Cela a été un coup de coeur. La terre n’était pas cultivée depuis 25 ans, ce qui nous a permis de faire du bio directement.

J’ai remis les haies en état, 2 mètres par 2 mètres. Cela a fait rire tous les gens du cru. Le groupement de producteurs Allier bio nous a dit qu’il n’y avait personne dans le coin qui faisait des plantes médicinales. Moi ça me passionnait, mais je ne m’en sentais pas capable. J’ai fait des essais. Au départ, je faisais pousser toutes les plantes cultivables : camomille, millepertuis, origan, hysope, cassis pour les feuilles…

Trois principes m’importent beaucoup : la vie et les micro-organismes du sol, la biodiversité et la préservation des ressources comme l’eau. Pour limiter l’arrosage, on a tout paillé. Je ne retourne pas la terre, pour la préserver. J’ai mis en...

place des bandes de cultures, et entre chaque l’espace est enherbé. J’ai tâtonné avant de choisir cette méthode. Au départ, j’avais quatre grands carrés, cela demandait un désherbage phénoménal. J’ai toujours cultivé les plantes qu’on peut récolter à 90 % sur l’Allier.

J’applique la biodynamie, car l’objectif est de pouvoir cueillir le plus possible sur notre terrain. Je n’ai même pas besoin de traiter, nos petites parcelles n’attirent pas les prédateurs. Si des pucerons s’installent, les coccinelles arrivent en quelques jours et les mangent. Nous laissons des zones sauvages : c’est important pour l’équilibre écologique.

Aujourd’hui je ne cueille à l’extérieur que le frêne, le noisetier et la pulmonaire. On fait venir la fleur d’oranger, le thym ou la verveine d’un producteur qui travaille comme nous. Mon objectif : prendre soin de la plante comme d’une personne. Je suis convaincue que cela apporte un bienfait en bout de chaîne à ceux qui consomment nos plantes.
Propos recueillis par Claire Lecoeuvre

Initiatives - Un jardin contre le cancer

La Ligue contre le cancer de Brest a créé un jardin pédagogique de plantes médicinales, inspiré du jardin de simples (labellisé remarquable) de l’abbaye de Daoulas voisine. Les 800 m2 de verdure, juste à côté des locaux de l’association, seront accessibles au public. Ce jardin servira à informer les visiteurs de l’importance des plantes dans les médicaments mais aussi à échanger des boutures et des graines. La société d’horticulture de Brest et l’association Vert jardin organisent les plans des parcelles. Pour les plantations, tout coup de main est bienvenu.

Mieux suivre la gentiane jaune

Le conservatoire botanique national des Pyrénées se penche sur l’arrachage de gentiane jaune, Gentiana lutea. La plante étant très convoitée pour son usage en liqueur, cosmétique et médicinal, les botanistes effectuent des inventaires de la plante pour proposer un encadrement de la pratique. Ces observations entrent dans le programme international de valorisation des plantes médicinales et aromatiques, ValuePAM, lancé en octobre 2016.

À essayer - C’est l’heure de la marchande de sable

Des problèmes pour dormir ? La tisane La marchande de sable devrait convenir parfaitement. Concocté par Chantal Rault, ce mélange associant tilleul, verveine odorante, primevère et escholtzia donne de bons résultats. Le petit plus : un peu de houblon pour donner un goût spécial et pour ses propriétés contre les insomnies. « Moi, je n’en ai pas besoin, passer mes journées sur le terrain, ça me suffit ! » explique la cueilleuse en riant.

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