La cuisine des algues
Régine Quéva, Bretonne de cœur, fait revivre une tradition ancienne : la cueillette et la cuisine des algues. Présidente de l’association Les croqueuses d’algues, elle imagine de nouvelles recettes ainsi que de nombreuses activités originales.
On a oublié que les algues sur lesquelles on marche en pestant sont une source extraordinaire de nutriments, de protéines (au minimum 20%), de fibres végétales, de bonnes graisses... Il suffit pour cela d’apprendre à les cuisiner. À l’époque, j’étais auteur de livres, alors j’ai proposé à mon éditeur d’écrire sur le sujet... et sur toutes leurs vertus, dans les domaines de la nutrition, de la santé et de la cosmétique.
Depuis quatre ans, d’avril à septembre, j’anime des sorties sur le littoral, de Morlaix, dans le Finistère, à Perros-Guirec, dans les Côtes d’Armor. Elles sont complétées par des ateliers de cuisine et des conférences. J’initie les particuliers et je forme des restaurateurs. C’est devenu une activité rentable, que j’ai littéralement sortie de l’eau! Je fais découvrir une vingtaine d’algues sachant que seulement quatorze sont autorisées pour une utilisation commerciale (restaurateurs et transformateurs). Mais sur la côte bretonne, on dénombre plusieurs centaines d’espèces. Cette année, lors de la marée du siècle, je suis partie à la recherche d’une algue brune, Alaria esculenta. Je ne l’ai pas trouvée, mais je ne désespère pas...
Depuis le début, je travaille main dans la main avec...
la restauratrice Catherine Le Joncour, qui met en pratique les recettes que j’invente. Elle aussi a eu le déclic quand elle a découvert cette cuisine de terroir oubliée : son restaurant Ty Mad à Plestin-les-Grèves (Côtes-d’Armor) est ainsi le seul restaurant en France spécialisé dans la cuisine aux algues. Invitées par la Confrérie des Chevaliers de la coquille Saint-Jacques pour animer un stand, nous avons créé ensemble une « consœurie » des algues. Notre association Les croqueuses d’algues a organisé l’an dernier une vingtaine d’événements, dégustations, présentations, stages photographiques... Le but est de rassembler les passionnés de toute l’Europe autour de ce patrimoine végétal de grande qualité.
À essayer - Tartare d’algues
Ingrédients :
• 4 c. à s. d’algues en paillettes (laitue de mer, dulse, nori)
• le jus d’un demi- citron
• 2 c. à s. d’huile d’olive
• 1 c. à s. de vinaigre
• 1 gousse d’ail
• 1 c. à s. de câpres
• sel et poivre.
Préparation :
1. Réhydrater les algues dans le jus de citron.
2. Ajoutez l’huile, le vinaigre, l’ail broyé et les câpres.
3. Salez et poivrez légèrement.
4. Malaxez l’ensemble et laissez reposer au frais quelques heures. Délicieux sur des toasts de fromage frais.
Recette à retrouver dans « Les algues », par Régine Quéva, Éd. Marabout.
Initiatives - Label pour plantes locales
La Fédération des conservatoires botaniques nationaux et deux associations ont créé le label « Végétal local » pour garantir la provenance des plantes d’origine sauvage faisant l’objet d’un commerce. En effet, pour la restauration des milieux, l’origine régionale est une nécessité écologique et économique : elle permet de reconstituer des communautés végétales cohérentes et favorise la réussite des semis et des plantations. Pépiniéristes, semenciers et récolteurs qui souhaitaient faire labelliser leurs plantes avaient jusqu’au 30 avril 2015 pour candidater. Les délibérations permettant les premières labellisations auront lieu en novembre prochain. www.fcbn.fr/vegetal- local-vraies-messicoles
Accrocs à la consoude
La société B-ACTIF qui commercialise des plants de consoude, mais aussi des engrais, des purins et même des outils de jardinage et du baume à la consoude partage son savoir : elle publie un livre gratuit pour apprendre à cultiver la plante et l’utiliser au jardin, mais aussi pour nourrir les animaux et se soigner. Les auteurs passionnés ont recueilli les témoignages de plus de 300 jardiniers amateurs et utilisateurs de consoude. www.b-actif.fr/upload/ livre-blanc.pdf