La fumeterre, le trésor des vieilles pierres
Vous ne trouverez certainement pas de fumeterre dans des parterres bien entretenus. Cette plante est souvent prise pour une mauvaise herbe. En herboristerie, elle est employée contre les affections dermatologiques comme l’eczéma.
[Mis à jour le 15/06/2018]
Plante herbacée de la famille des Fumariaceae, la Fumaria officinalis, est une plante annuelle, à tige molle et sans duvet. Elle mesure de 20 à 60 cm de haut, alors que d’autres plantes de son espèce, comme la Fumaria capreolata (fumeterre grimpante), peuvent dépasser le mètre de hauteur. Elle préfère pousser sur des sols calcaires ou argilo-calcaires, pas trop secs, dans les champs, sur les terrains vagues, les talus ou bien encore dans les ruines, au soleil ou à mi-ombre. On la trouve dans toutes les régions tempérées d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Asie occidentale.
Autrefois appelée « fumée de la terre », probablement en raison de l’action lacrymogène de son jus ou de la fumée qu’elle dégage en brûlant, la fumeterre officinale possède de nombreuses propriétés médicinales. Dioscoride au Ier siècle, Galien au IIe citent déjà son action sur la sécrétion biliaire et les fonctions hépatiques. Au Xe siècle, ce sont les médecins arabes qui vantent les vertus de la plante. Puis au XVIe siècle, le médecin Pierre-André Matthiole, l’un des plus célèbres botanistes de son temps, en fait la louange comme remède spécifique des troubles des viscères abdominaux.
Cueillez-la en avril, juste après la floraison
Ce sont les parties aériennes de la fumeterre que l’on utilise pour fabriquer différents remèdes médicinaux. Au bout de ses feuilles gris-vert très découpées, ses jolies grappes de fleurs roses aux extrémités pourpres apparaissent d’avril jusqu’à la fin de l’été. Il faudra pourtant écourter cette floraison car la plante (fleurs et feuilles) doit être récoltée en avril. Faites-la sécher à l’ombre, à l’abri de l’humidité et de la poussière, en couche mince ou en bouquet. Une fois la plante bien sèche, vous pouvez l’utiliser en infusion ou en décoction. C’est ainsi que vous pourrez extraire ses nombreux principes actifs parmi lesquels on peut citer des alcaloïdes (la fumarine), des flavonoïdes, des sels de potassium mais aussi des tanins. Des composants qui facilitent le travail de l’estomac et tonifient le foie et la vésicule biliaire. Elle est aussi antispasmodique. Ainsi, la fumeterre régule-t-elle la digestion tout en réduisant les nausées et les spasmes digestifs.
Le remède des centenaires
Avec l’angélique et le frêne, la fumeterre fait partie des simples qui ont la réputation de rendre centenaire. La fumeterre traite en effet de multiples troubles. Parmi ceux-ci, on notera son action contre les affections dermatologiques comme l’eczéma ou contre les migraines de la femme enceinte, dues à un mauvais fonctionnement hépatique.
Les remèdes à base de fumeterre existent sous différentes formes :
- en poudre totale sèche et en extrait sec (disponible en herboristerie) ;
- en gélules ou en extrait aqueux (en pharmacie).
Infusion de fumeterre
Pour 1 litre d’eau, 5 cuillères à soupe de plante séchée, 1 cuillère à café de miel
- Versez dans une théière les 5 cuillerées à soupe de fumeterre bien sèche.
- Ajoutez alors de l’eau bouillante et laissez infuser environ quinze minutes.
- Passez dans un tamis avant de verser dans la tasse.
- Ajoutez le miel dans chaque tasse, pour légèrement sucrer l’infusion.
- Prenez deux à trois tasses par jour, avant les repas, dix jours par mois pour plus d’efficacité.