L'igname : le contraceptif des Aztèques au secours des femmes souffrant de pré-ménopause
La ménopause est un moment difficile pour la plupart des femmes. Elle s’accompagne de divers symptômes d’ordre psychologique et physique. Elle est souvent précédée d’une période dite de pré-ménopause, qui peut aller de quelques mois à quelques années, pendant lesquels les premiers symptômes apparaissent : suées nocturnes, bouffées de chaleur, gonflement des seins, maux de ventre, règles irrégulières ou douloureuses (attention on confond souvent ce symptômes avec celui de l'endométriose, qui se traite différement). Cette période est une étape naturelle qui survient en général vers 50 ans et, outre les désagréments divers, elle augmente le risque d’ostéoporose et d’infarctus.
Le plus fréquemment, les femmes qui abordent la ménopause se plaignent de bouffées de chaleur, de diminution de l’énergie, de fatigue, de diminution des capacités de concentration ou de prise de poids. Cette période s’accompagne aussi d’une baisse du système immunitaire et d’un vieillissement de la peau. Les responsables de tous ces troubles sont les œstrogènes et la progestérone.
Au moment de la ménopause, la production de ces hormones se trouve diminuée de façon notable. Il faut donc trouver un moyen d’en procurer au corps afin d’éviter les déséquilibres.
L'igname, un tubercule millénaire
Vous avez certainement vu en Afrique les femmes autour d’un gros mortier de bois qui réduisent en poudre une chair blanche à l’aide de gros bâtons. Cette chair blanche n’est autre que la racine de l’igname, produit de grande consommation en Afrique noire, qui a son origine dans diverses régions tropicales et subtropicales de la terre. Certaines proviennent d’Afrique, d’autres de Chine, d’Indonésie, des Philippines et de Malaisie. L’ordre biologique doit son nom à Pedanios Dioscurides, un médecin grec du premier siècle. Il a vécu à l’époque des empereurs Claude et Néron dans le service romain et est le plus célèbre pharmacologue (science de l’interaction entres les substances et l’organisme) de l’Antiquité.
La plante « gracieuse »
Il existe beaucoup de sortes différentes d’ignames, mais la seule qui possède des vertus thérapeutiques se trouve en Amérique du Sud. Les Aztèques se servaient de la racine d’igname comme d’un médicament régulateur de grossesses et produit rajeunissant. Les chamans séchaient les racines et en réduisaient ensuite la pulpe dans un mortier. Cette poudre, distribuée selon des quantités bien précises, permettait d’empêcher aux plus jeunes femmes de se retrouver enceintes. Pour celles plus âgées, la poudre était donnée en moindre quantité comme médicament et produit rajeunissant. Chaque femme s’épanouissait donc grâce à la consommation de l’igname et les Aztèques l’avaient même qualifié de plante « gracieuse ».
Une racine qui permet de fabriquer naturellement de la DHEA
En 1939, des chercheurs de la prestigieuse Université de Pennsylvanie, ont mis en évidence la présence dans les tubercules d’igname (aussi appelé le Yam en anglais), d’une quantité importante d’un précurseur hormonal : la diosgénine, une substance naturelle très proche des hormones produites par l’organisme de la femme. Cette substance stimule les synthèses de la DHEA (l’hormone qui ralentit le vieillissement et nous garde jeune plus longtemps) et de la progestérone. La production habituelle de progestérone par les ovaires pendant la deuxième partie du cycle, diminue de façon très importante dès la pré-ménopause. Cette diminution s’accentue à la ménopause et un complément est alors nécessaire pour éviter les conséquences du déséquilibre hormonal. Pendant plus de vingt ans, un médecin américain, le Docteur John Lee, a étudié les propriétés de l’hormone naturelle qu’est la diosgénine, ce qui lui a permis d’atténuer sensiblement chez ses patientes, les troubles de la ménopause et d’enregistrer des succès notables dans le traitement de l’ostéoporose.
Le yam attaque sur tous les fronts
Mais les propriétés extraordinaires du yam ne s’arrêtent pas là, il présente des effets :
• cholérétiques, c’est à dire comme l’artichaut et diverses autres plantes il stimule la fabrication de bile et améliore la digestion des matières grasses ingérées.
• légèrement amaigrissants (ainsi que les extraits de soja), antiœdémateux et anti-cellulitiques, peut-être dus à une action sur le rein (diurétique) et cardioprotectrice.
• anti-inflammatoires légers, probablement du fait de la présence de « saponines », qui permettent de soulager, à terme et en association avec d’autres traitements ou suppléments nutritionnels, certaines douleurs articulaires.
Il contient certains alcaloïdes qui agissent comme antispasmodiques sur l’intestin et permettent ainsi d’aider certains colitiques. Le « kava kava » est une autre plante qui complète bien les effets calmants du yam.
En outre, la racine d’igname fournit beaucoup de potassium pour les muscles et les nerfs, de la vitamine C contre le stress et les refroidissements, de la B1 pour des nerfs solides, de la B6 et de l’acide folique pour le cœur, du phosphore et du cuivre pour la santé mentale.