Des fraises pour rougir de plaisir !
Symbole du printemps, la fraise est idéale pour faire table rase des toxines accumulées pendant l’hiver. Mais il faut bien la choisir, afin d’éviter qu’elle ne vous apporte surtout une panoplie de produits chimiques redoutables…
[Mis à jour le 22/06/18]
Quand elle arrive sur les étals des marchés, cela ne fait plus de doute : le printemps est bien là ! La fraise est un véritable marqueur saisonnier, et ce d’autant plus qu’elle est dépurative, une propriété très recherchée après l’hiver pour nettoyer son organisme. Cette vertu « désintoxiquante » est due à sa richesse en eau, en pectine et en potassium. Les personnes en surcharge peuvent d’ailleurs la consommer sous forme de monodiète pendant deux ou trois jours. Les vertus dépuratives de ce fruit vont de pair avec un effet laxatif : cette baie relativement riche en fibres réveille les intestins qui tendent à paresser. La fraise est également légèrement diurétique, et donc hypotensive.
La fraise, une source de vitamine C, de potassium et de calcium
On ne le dit pas assez souvent mais c’est l’un des fruits les plus riches en vitamine C : une portion de six fraises suffit à couvrir les apports journaliers recommandés. Ce fruit rouge apporte aussi son lot de vitamine A, B8 et B9 (acide folique). Cette dernière participe à la réduction de la sensation de fatigue et elle est très importante pour les femmes enceintes car elle est fortement mobilisée lors du développement du fœtus : est-ce là l’origine des fameuses envies de fraises ?
Par ailleurs, ce fruit apporte une quantité de minéraux certes modérée mais diversifiée et bien équilibrée : comme dans la plupart des végétaux frais, le potassium domine mais la teneur en calcium est relativement intéressante, en tout cas supérieure à celle de nombreux autres fruits et légumes. Profitez des beaux jours, et détendez-vous… grâce au magnésium que cette jolie baie nous procure ! À noter aussi une teneur en fer non négligeable, qui est bien assimilé grâce à la présence de cuivre et de zinc.
Un feu rouge au cancer du foie
Par ailleurs, la consommation élevée de ce fruit est associée à un moindre risque de développer un cancer. Ces vertus sont liées à ses pigments, antioxydants, les flavonoïdes et les anthocyanes. En particulier, on a observé une action – seulement in vitro pour le moment – de la fraise contre la prolifération des cellules du cancer du foie. Les fraises sont aussi bénéfiques au niveau du cerveau car elles contiennent de la fisétine, un antioxydant naturel qui contribuerait à protéger nos neurones des maladies neurodégénératives. Et les recherches continuent sur ce petit fruit parfumé : certaines la présentent désormais comme un « superfruit » face au cholestérol et aux maladies cardio-vasculaires. En l’occurrence, une étude très récente montre qu’un régime incluant 500 g de fraises chaque jour durant un mois conduit à une baisse notable du «mauvais» cholestérol. Tous ces bienfaits justifient amplement la véritable passion que nous vouons à ce petit fruit. Alors rendez-vous au marché !
La gariguette ouvre le bal avec sa collerette relevée, suivie de la ciflorette, allongée, et de la charlotte. Puis arrivent des fraises plus rondes, la darselect, la cléry et la mara des bois. Cette dernière, comme la charlotte, imite le goût de la fraise des bois… Mais attention ! ce joli fruit peut aussi incarner le symbole d’une agriculture industrielle peu respectueuse de la santé. La palme revient aux fraises espagnoles dont le mode de culture industriel – sur quelque 5 000 hectares empiétant même sur le parc national de Doñana – se double de conditions déplorables pour les employés et pour l’environnement.
Un fruit non exempt de pesticides
Ainsi, même en pleine saison, les fraises – non bio – contiennent d’importants résidus de pesticides. C’est le constat alarmant réalisé par l’association Générations futures qui analysait l’an dernier des échantillons de fraises choisies au hasard dans les supermarchés français. Endosulfan, flutriafol, iprodione… ces molécules chimiques nocives viennent polluer notre organisme alors que nous sommes en quête de vitamines et d’antioxydants ! À éviter en particulier pour les enfants, car certaines de ces substances jouent un rôle de perturbateur endocrinien.
Alors, comment choisir ? En règle générale, mieux vaut toujours acheter local. Car la production de fraises bio reste peu importante. Pour ce fruit la filière AB repose sur des maraîchers qui vendent en direct : « Il n’existe pas d’agriculteur bio spécialisé dans cette culture car elle est assez risquée étant donné la fragilité du fruit quand il s’agit de le transporter et de le conserver », nous apprend Mathieu Conseil, chargé de mission à l’Institut technique de l’agriculture biologique.
Toutefois, des labels misent sur la qualité : une IGP (indication géographique protégée) existe pour les fraises cultivées dans le Périgord et une autre vient d’être créée pour celles de Nîmes. Un label rouge est disponible pour celle du Lot-et-Garonne. Si ces marques ne garantissent pas l’absence d’utilisation de produits chimiques, des analyses de résidus de pesticides sont régulièrement effectuées après la cueillette : « Si elles ne sont pas bonnes, un producteur peut être déréférencé », indique le responsable de l’Union interprofessionnelle de la fraise du Périgord. Alors, ce printemps, n’hésitons pas à plébisciter le terroir.