Dossier
La petite musique des hormones (3/5)
Notre corps abrite un extraordinaire système de communication et de commande qui régit ce que nous sommes, depuis la plus in me cellule jusqu’à notre état d’esprit. Ce système d’une précision et d’une sensibilité extrêmes fonctionne grâce à des hormones messagères sécrétées par plusieurs glandes. Comment faire pour réguler notre horloge hormonale ? En reconsidérant certains équilibres dans nos vies, et certainement en ayant recours à des plantes adaptées.
La thyroïde : visez le retour à l’équilibre
La thyroïde est une glande endocrine située à la face antérieure du cou. À l’origine des hormones thyroïdiennes : la thyroxine (T4), forme inactive, et la triiodothyronine (T3), forme active. En cas d’hyperthyroïdie, les hormones étant sécrétées en excès, on observe l’emballement de tous les systèmes : tachycardie, hypertension artérielle, agitation, anxiété, tremblement, thermophobie, amaigrissement et diarrhée. Si le traitement d’une hyperthyroïdie est variable selon les causes et peut nécessiter le recours aux médicaments antithyroïdiens, les plantes et l’homéopathie vont permettre d’atténuer les symptômes.
Ainsi, le remède Iodum est un bon complément thérapeutique : deux fois par semaine en dilution 15CH. Associez-lui Kalium Iodatum 9CH, trois granules trois fois par jour, en cas de thermophobie et de trouble du rythme cardiaque. L’huile essentielle (HE) de myrrhe du balsamier (Commiphora molmol) est indiquée pour calmer l’accélération thyroïdienne. On peut lui associer l’HE de marjolaine à coquilles (Origanum majorana), à visée symptomatique : diluez 1 ml d’HE de myrrhe et 0,5 ml d’HE de marjolaine dans 10 ml d’huile végétale. Appliquez matin et soir en massage doux sur la thyroïde. Pour favoriser le retour au calme et à la sérénité nécessaire, car la thyroïde est un organe sensible, optez pour un...
enveloppement apaisant : mélangez 15 gouttes d’HE de mandarine zeste et de lavande officinale et complétez avec de l’eau dans un flacon de 100 ml. Pulvérisez sur une serviette dans laquelle vous vous enveloppez pendant quinze minutes.
Dans le cas de l’hypothyroïdie, toutes les fonctions sont ralenties, ce qui provoque d’autres symptômes : frilosité, bradycardie, tendance à l’hypotension artérielle, fatigue, prise de poids, constipation, peau sèche, syndrome dépressif et sautes d’humeur, chute de cheveux, etc. Certaines plantes peuvent vous aider à relancer la fonction thyroïdienne quand c’est possible, si nécessaire en complément d’une supplémentation hormonale. L’HE de myrte vert (Myrtus communis cineoliferum) a des propriétés stimulantes et hormon-like. On peut lui associer l’HE de clou de girofle (Syzygium aromaticum) : outre son action stimulante sur la thyroïde, c’est un excellent tonique et stimulant général. Mélangez 6 ml d’HE de myrte et 2 ml d’HE de clou de girofle dans 40 ml d’huile d’amande douce. Appliquez 5 gouttes matin et soir sur la thyroïde. Selon les cas, l’homéopathie peut aussi être d’un grand soutien avec des remèdes comme Graphites, Silicea, Thuya, Kalium Carbonicum en dilution 5CH.
Physiologie - La T3 et le poids
Les hormones régissent aussi la répartition des graisses. Un déséquilibre hormonal s’accompagne souvent de prise de poids. L’insuline et le cortisol sont, sur ce plan, les premiers promoteurs de l’accumulation de graisse corporelle. À l’inverse, la testostérone, la progestérone, la DHEA, l’hormone de croissance et la triiodothyronine (T3) détruisent les graisses et favorisent la prise de masse musculaire.
L’hyperthyroïdie et le lycope
Le lycope d’Europe, Lycopus europaeus, petite plante herbacée de la famille des lamiacées, est réputé pour diminuer l’activité thyroïdienne. Cela a d’ailleurs été démontré dans la maladie de Basedow.
À faire
• En infusion, mettre 3 g de plantes sèches dans 20 cl d’eau ; boire deux fois par jour.
• La teinture-mère est une bonne alternative qui vous évite le temps et le matériel de préparation : 20 à 30 gouttes matin et soir dans un verre d’eau. Veillez à choisir des produits issus de la filière bio pour éviter toute contamination avec des pesticides ou autres polluants perturbateurs endocriniens.
L’hypothyroïdie et le schizandra
En médecine traditionnelle chinoise (MTC), les baies de schizandra (Schisandra chinensis) sont utilisées comme tonique et dépuratif. Son nom chinois (« wu wei zi ») signifie « baie aux cinq saveurs » ; une référence au mélange de saveurs aigres, amères, sucrées, salées et piquantes que l’on trouve dans la plante. En MTC, l’hypothyroïdie est associée à un vide yang du rein : le schizandra est traditionnellement utilisé pour tonifier le rein et donc la fonction thyroïdienne. Cette plante a également des fonctions dépuratives et détoxifiantes permettant un drainage complet de l’organisme, souvent nécessaire en cas de dérèglement hormonal. Protectrice de la fonction hépatique, cette adaptogène améliore la conversion de la T4 inactive en T3 active au niveau du foie et des reins.