Dossier
La petite musique des hormones (4/5)
Notre corps abrite un extraordinaire système de communication et de commande qui régit ce que nous sommes, depuis la plus in me cellule jusqu’à notre état d’esprit. Ce système d’une précision et d’une sensibilité extrêmes fonctionne grâce à des hormones messagères sécrétées par plusieurs glandes. Comment faire pour réguler notre horloge hormonale ? En reconsidérant certains équilibres dans nos vies, et certainement en ayant recours à des plantes adaptées.
Le pancréas, maître de l’harmonie
Le pancréas sécrète l’une des hormones les plus importantes : l’insuline, indispensable aux cellules pour qu’elles puissent utiliser le sucre circulant dans le sang. On peut considérer cette hormone comme le pilier de l’harmonie métabolique, tellement chahutée à notre époque par une consommation de sucre estimée en France à 36,5 kilos annuels en moyenne, contre à peine 2,5 kilos à la fin du XIXe siècle ! Résultat ? Une explosion des maladies métaboliques souvent impliquées ultérieurement dans la survenue de cancers du sein, de l’utérus, de la prostate ou du côlon, et de la maladie d’Alzheimer, de cardiopathies, etc.
Comment l’insuline peut-elle devenir inopérante, et cette anomalie conduire à une dégradation systémique de tout le métabolisme ? Avec du temps, du sucre, et accessoirement du stress. Un syndrome métabolique, dont le diabète de type 2 (avec 90 % des cas) est l’un des aboutissements, se « fabrique » dans la durée, sur plusieurs années. Le premier stade consiste en une glycémie régulièrement trop élevée à cause d’une consommation de glucides supérieure aux besoins. Elle oblige le pancréas à fabriquer plus d’insuline, ce qui met le mécanisme de...
régulation en surrégime. S’ensuivent, le temps passant, des épisodes d’hypoglycémie. Enfin, lorsque les cellules répondent moins bien à l’insuline et n’absorbent plus autant de glucose, apparaît l’hyperglycémie chronique, qui définit le diabète. On estime à 700 000 le nombre de diabétiques qui s’ignorent en France, sans parler de ceux qui sont en phase de « préparation ».
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de restaurer un métabolisme équilibré, en commençant par agir sur le plan alimentaire . En parallèle, des plantes spécifiques sont aussi à notre disposition. Le fénugrec (Trigonella foenum-graecum) améliore la sensibilité des cellules à l’insuline, diminue les triglycérides et augmente le taux de « bon » cholestérol. Prendre 1 g matin et soir en gélule.
Des études ont aussi évoqué le rôle du maïtaké (Grifola frondosa) pour améliorer la sensibilité des cellules à l’insuline sans augmenter sa sécrétion par le pancréas. On évite ainsi de trop stimuler cet organe. Ce qui peut être le cas avec le gymnema. Cette plante agit certes en faisant baisser la glycémie, mais, si on le prend au mauvais moment, on risque d’épuiser le pancréas plutôt que d’atteindre l’objectif de rééquilibrage du système endocrinien...
Physiologie - L’insuline
La recherche est loin d’avoir fait le tour de toutes les implications de l’insuline. Cette hormone semble exercer une influence prépondérante au sein du système hormonal dans son ensemble, et même sur le système nerveux. Ainsi, l’hyperinsulinémie contribue à la baisse de production de testostérone, elle intensifie l’oxydation cellulaire par la formation de radicaux très réactifs, elle perturbe la conduction électrique membranaire et elle agit comme un signal de stress sur le système nerveux.
La cannelle, stimulatrice des récepteurs de l’insuline
En plus d’être une épice délicieuse, la cannelle est aussi un stimulant des récepteurs de l’insuline : elle augmente la sensibilité des cellules à cette hormone, et contribue donc à abaisser la glycémie, surtout après un repas. Son composé le plus actif, le MHCP, est capable de multiplier par 20 le métabolisme du glucose. C’est aussi un puissant antioxydant qui prévient les dommages causés par les radicaux libres, un atout pour ralentir la progression des complications du dérèglement de la glycémie. La cannelle est idéale pour les diabétiques « légers » qui ne prennent pas encore de metformine.
Posologie
Prendre 3 à 6 grammes, de préférence de la cannelle de Ceylan. On ajustera le dosage en fonction de sa tolérance digestive : la cannelle est en effet une épice « chaude ».